Libérez votre cerveau
(source : https://des-livres-pour-changer-de-vie.com/liberez-votre-cerveau/ )
Traité de neurosagesse pour
changer l’école et la société
Phrase-résumée de « Libérez votre cerveau. Traité de
neurosagesse pour changer l’école et la société » : Idriss Aberkane nous transmet avec humour et sans langue de bois une
connaissance vulgarisée et donc accessible du fonctionnement de notre cerveau.
Par Idriss Aberkane, 2016, 278 pages.
Note : cette chronique est une chronique invitée
réalisée par Laëtitia Seitz du blog bonheurminimaliste et Créer sa vie.
Chronique et résumé de « « Libérez votre cerveau » :
Dans Libérez votre cerveau, Idriss Aberkane
décortique le fonctionnement de notre cerveau. Il utilise différentes études
qui illustrent combien nous sommes conditionnés et manipulables. Il montre
aussi comment, avec des simples outils neuroergonomiques, nous pouvons être
plus libres et plus épanouis.
Serge Tisseron, psychiatre et psychanalyste qui a fait
la préface, éclaire cette idée avec cette phrase : « Notre cerveau sera
toujours plus grand que tout ce qu’il peut concevoir ».
L’auteur pense donc que mieux on connaît son cerveau,
mieux on peut s’en servir, notamment en adaptant notre environnement à ses
besoins. Il parle ainsi longuement de l’école (et aussi de certains
fonctionnements dans les entreprises), en considérant son fonctionnement actuel
comme étant totalement inadapté à la neuroergonomie.
Je tiens à préciser qu’Idriss Aberkane est un auteur
qui crée beaucoup de polémiques à différents niveaux. D’abord parce qu’il remet
en question le fonctionnement de nos institutions et les critique sans détour.
Cela peut parfois sembler un peu caricatural et extrême mais il a le mérite
d’ouvrir le débat sur des questions fondamentales comme celles de l’éducation.
Il y a aussi plusieurs retours sur son impressionnant CV qui laissent penser
qu’il aurait un peu enjolivé la réalité.
En ce qui me concerne, cela ne m’a pas empêché
d’apprécierLibérez votre cerveau et j’ai préféré me concentrer sur les
idées qu’il y propose.
Partie 1 : Libérez votre cerveau
Chapitre 1 : Entrez dans la neuroergonomie
Tout d’abord, l’auteur commence par nous rappeler que
« le phénomène de l’intelligence humaine est bien plus « complexe, subtil et
diversifié » qu’une mesure donnée par un Quotient Intellectuel ».
En fait l’évaluation quantitative est le seul moyen
que nous avons trouvé pour évaluer et nous avons tendance à l’utiliser pour
tout (et n’importe quoi), même si cela est un contre-sens.
- Tous prodiges ?
Selon l’auteur, nous pouvons tous être prodiges.
Chacun avec sa spécificité, sa spécialité et selon son identité. Même pas
besoin d’avoir commencé très tôt ou d’avoir des facilités. Pour lui, il suffit
pour cela d’une pratique persistante, engageante (qui nous implique) et
passionnée soutenue par une motivation personnelle. Léonard de Vinci
affirmait que l’amour est la source de toute connaissance. À l’inverse,
obéir à une consigne comme à l’école amène de fait une certaine passivité qui
compromet davantage la réussite.
Chapitre 2 : Oui, il faut tout changer à notre école !
- Hackschooling : la nouvelle école buissonnière ?
Réussir sa vie c’est mettre en valeur sa spécificité,
son identité.
L’auteur nous rappelle ici deux discours :
- Steve Jobs (2006) : “comment vivre avant de
mourir” : “votre temps est limité, alors ne le gâchez pas à vivre la vie
de quelqu’un d’autre. Ne vous laissez pas piéger par les dogmes car c’est
vivre dans le résultat de la pensée de quelqu’un d’autre. Ne laissez pas
le bruit des opinions des autres noyer votre voix intérieure. Et le plus
important, ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition.
Ils savent déjà, d’une certaine façon, qui vous voulez vraiment devenir.
Tout le reste est secondaire”.
- Nelson Mandela: “Si vous voulez changer le monde,
changez l’éducation!”
- L’école des extraordinaires
C’est une folie de soumettre l’humanité à la
conformité (scolaire, économique ou politique).
Il donne comme exemple Arthur Ramiandrisoa, bachelier
a 11 ans sans avoir reçu aucune éducation formelle (Cf : son livre Mon école
buissonnière) ou Logan Laplante, qui a fait la vidéo sur TEDX Hackschooling
makes me happy.
Nous sommes tous des prodiges en puissance, pour peu
qu’une connaissance ou une activité suscite en nous une pratique délibérée,
persistante et inspirée.
L’auteur revient ici sur « les quatre piliers de
l’apprentissage » selon le psychologue Stanislas Dehaene: l’attention,
l’engagement actif, le retour d’information, la consolidation (cf: les
grands principes de l’apprentissage).
Chapitre 3: Comment payer quelqu’un avec du papier
blanc
- On peut encombrer notre cerveau
L’auteur nous invite ici à imaginer notre cerveau
comme une main : avec des actions qu’il peut ou ne peut pas réaliser en même
temps, ses degrés de liberté, ses articulations, ses effets de levier et ses
angles interdits/morts. Donc, de même qu’on peut réaliser une clé de bras, on
peut mettre au point une “clé de cerveau”…sûrement beaucoup plus dangereuse.
Pour l’illustrer, l’auteur nous raconte un tour
proposé par Derren Brown, showman britannique et mentaliste. Un mentaliste est
un neuroergonome qui connaît bien les fonctionnements et dysfonctionnements de
notre cerveau. Par ce tour où il arrive à payer des commerçants avec du papier
blanc sans qu’ils ne s’en aperçoivent, il permet d’illustrer au mieux les
enjeux de la neuroergonomie. Dans ce tour, la technique consiste à sursaturer
le cerveau pour le forcer à réaliser d’autres tâches de manière automatique,
sans esprit critique. C’est ainsi qu’il a pu payer une bague de 5000 dollars
chez un bijoutier avec des papiers blancs. Il lui a suffi d’encombrer l’esprit
du bijoutier avec une tâche spatiale un peu difficile et de le manipuler grâce
à la formulation de certaines phrases de persuasion. Cela fonctionne parce que notre
cerveau ne peut pas faire deux choses en même temps. J’avais déjà appris
cela par ailleurs, que le « multi-tasking » n’existait pas…même pour les femmes
!
- Notre cerveau est saturable
Aussi prodigieux soit-il, notre cerveau a ses limites.
Pour des raisons de survie, notre cerveau souligne bien plus les signaux
négatifs que les signaux positifs.
Pourtant, l’inhibition réduit nos performances. Ainsi,
ce que nous savons est plus “grand” que ce que ce que nous pensons savoir, et
ce que nous savons faire est plus “grand” que ce que nous pensons savoir faire.
Quand nous pensons que nous sommes incapables de réaliser une tâche, nous avons
beaucoup plus de chances d’y échouer. C’est un cas typique de prophétie
autoréalisatrice.
Rappelons-nous aussi que tout ce que nous
ressentons relève d’une activité cérébrale…et n’a pas d’autre réalité que
celle-là.
Partie II. Connaître votre cerveau
N’étant pas scientifique, cette partie m’a semblé plus
compliquée. J’ai moi-même fait preuve de « cognitive miser » (expliqué un peu
plus bas) en faisant des raccourcis et en me centrant sur les parties qui me
parlaient davantage.
Chapitre 1. Qui est votre cerveau ?
- Nos nerfs sont-ils un ordinateur ?
J’ai adoré qu’il conclue sa réponse à cette question
par : « le vivant est l’entité la plus technologiquement brillante qui soit à
notre disposition ».
- Cognitive miser :
Notre cerveau est un « miséreux cognitif », qui
cherche toujours à faire le moins d’opérations mentales possible. Quitte à
faire des raccourcis, des pensées automatiques. Il préfère ainsi souvent la
facilité à la vérité.
- Stigmergies
« Use or loose » selon la fameuse expression («
utilise-le ou perds-le »). Plus nous révisons quelque chose, plus
l’apprentissage se renforce en devenant des « rivières cérébrales ».
- Notre cerveau est conçu pour l’action
Le cerveau sert avant tout au mouvement : notre pensée
vient du mouvement et elle est elle-même un mouvement. Cela m’a fait penser à
Nietzsche qui disait que « seules les pensées qu’on a en marchant valent
quelque chose ».
Chapitre 2. La neuroergonomie pour l’économie des
connaissances
- Transférer de l’information, créer du savoir
Quelle est la différence entre information et savoir ?
L’information est ponctuelle, le savoir et la connaissance eux sont
reproductibles. Le problème est que nous produisons plus de connaissance que
nous pouvons en transférer : nous avons besoin de modes pour mieux transférer
la connaissance….et donc apprendre en groupe (« la vérité est comme un
miroir brisé dont chacun possède un petit morceau ») et surtout donner
envie d’apprendre.
Cet effet « wow » de l’apprentissage peut s’illustrer
par les 3 étapes d’une bonne conférence:
Les techniques pour apprendre sont les mêmes que
celles d’un bon restaurant, basées sur l’émerveillement:
- La surprise: “ça je ne le savais pas!”
- Le contentement: “je suis bien content de le
savoir”
- La frustration (donner faim): “j’ai envie d’en
savoir plus”
- La loi de Soudoplatoff :
Il y a 3 règles concernant les échanges de savoir :
- Ils sont à somme positive. Donc pas de rivalité
ni de perte pour les apprentissages : « quand on partage un bien matériel,
on le divise, quand on partage un bien immatériel, on le multiplie ».
- Ils prennent du temps.
- Ils ne sont pas linéaires : si on ajoute un
savoir à un autre, ça ne fait pas deux savoirs mais trois.
Chapitre 3. Dans l’éducation
L’auteur affirme sur un ton déterminé qu'”il ne faut
pas forcer le cerveau à ressembler à notre école (gavage et conformité), il
faut forcer notre école à ressembler à notre cerveau“.
Il nous rappelle aussi la citation de Steve Jobs:
“quand vous aurez compris que le monde qui vous entoure a été construit par des
gens qui ne sont pas plus intelligents que vous, et que vous pouvez le
transformer, votre vie ne sera plus jamais la même”.
C’est une des clés importantes pour libérer votre
cerveau.
Chapitre 4. Jouer, travailler, vivre
Jouer est partout et de tout temps la meilleure façon
d’apprendre. La preuve en est que toutes les espèces utilisent cette méthode
formidable. Le plaisir est une condition primordiale pour potentialiser les
apprentissages et la can-do-attitude.
Malheureusement, les institutions peuvent encourager,
volontairement ou non, l’impuissance apprise, qui est la cannot-do-attitude.
Ajoutez à cela que l’ego est le plus grand destructeur de valeur dans une
institution…Le résultat de tout cela n’est pas toujours beau à voir.
Pourtant, notre cerveau choisit souvent de rester dans
l’institution, quitte à être dans le faux. Il préfère le malsain connu à un
monde sain mais inconnu.
Chapitre 5. Marketing, politique et journalisme
Le marketing contemporain repose sur la frustration
permanente. Cette frustration est dangereuse parce qu’elle porte en elle une
possibilité de violence.
Concernant le journalisme, il est important de prendre
en compte les 4 biais de l’information :
- Biais de la confirmation : ce que nous appelons
“faits” est en fait un souvenir. Notre cerveau nous encourage à former des
souvenirs partiaux en faveur de nos croyances et à oublier ce qui nous
déstabilise.
- Biais de la mémorisation : nos souvenirs, en plus
d’être partiaux, sont peu fiables.
- Biais d’échantillonnage : ce dont nous nous
alimentons a déjà été sélectionné partialement par les médias.
- Biais de la sidération : une mauvaise nouvelle
est plus marquante qu’une bonne (réflexe de survie… À l’ère glaciaire une
mauvaise nouvelle c’était la mort).
Chapitre 6. L’homme augmenté…homme aliéné ?
L’auteur nous met ici en garde. Nous ne savons pas le
recréer et nous voudrions le bricoler, le customiser?
Donner de la ritaline aux enfants pour qu’ils suivent à
l’école inverse le problème : soigner des bien-portants alors qu’on devrait
soigner l’école. Si l’homme s’augmente pour se conformer à une chose
créée par les humains, il devient esclave. La conformité envahit déjà toute
notre vie, si elle envahit notre cerveau…
PARTIE III. Quelle neurosagesse?
Ici l’auteur nous invite à prendre le chemin de la «
neurosagesse », en commençant par se poser les questions suivantes : Qui sert
qui ? Qui contraint qui ? Qui meurt pour qui ?
Il cite Isaac Asimov qui a rappelé qu’une civilisation
qui produit beaucoup de connaissances et peu de sagesse est menacée
d’autodestruction. Rabelais nous avait déjà dit avant “science sans conscience
n’est que ruine de l’âme”. L’humain est plus grand que toutes ses créations
(école, hôpital…).
Dans ce chapitre, il commence par nous présenter son
propre parcours. Ses études universitaires sont impressionnantes : université
Paris-Saclay, l’Ecole Normale Supérieure (qu’il décrit comme l’enfer),
l’université de Cambridge (« le paradis ») et de Stanford. Son premier doctorat
a porté sur la géopolitique de la connaissance, son deuxième de la présence
soufie dans la littérature occidentale et le troisième en préparation sur la
contribution de la neuroergonomie et du biomimétisme à l’économie de la
connaissance. C’est suite à une dépression nerveuse qu’il s’est intéressé à la
neuroergonomie. C’est pour lui une invitation à observer sa propre vie mentale,
sa propre subjectivité pour éviter qu’elle ne prenne le contrôle.
Il cite ici Pauli : “tout ce qui est bon pour vous et
bon pour la nature est cher, tout ce qui est mauvais pour vous et pour la
nature est bon marché: qui a conçu ce système ?”
Nos nerfs ne sont pas faits pour être pressés. La
neuroergonomie sert à nous rendre conscients que certaines pratiques mentales
peuvent endommager le fonctionnement de notre cerveau.
“Mon cerveau est sacré, mes nerfs sont sacrés, ce ne
sont pas à mes nerfs de servir ton système mais à ton système de servir mes
nerfs”. Nous avons beaucoup de mal à apprécier ce que nous pouvons obtenir pour
rien (air, cerveau,…) en confondant prix et valeur, valeur et rareté.
À l’image de nos muscles, le cerveau peut dépérir ou
avoir une « hernie ». Notre cerveau a horreur d’exercer une tâche sans en
connaître la raison; l’évolution l’a créé pour ne pas se prêter à ce genre
d’exercice et pour traverser des états mentaux diversifiés.
Pour conclure, l’auteur nous conseille 7 exercices
de gymnoétique (gymnastique de l’esprit) pour garder un cerveau libre et en
pleine forme
1. Pratiquez la subjectivité limpide
Il s’agit « d’observer son esprit » selon les termes
bouddhistes ou « observer sa vie mentale » en termes neuroscientifiques.
Concrètement, c’est observer les biais, limites, automatismes, réactions
conditionnées de notre esprit. Nous sommes alors plus à même de reconnaître sa
subjectivité et l’illusion que nous pouvons nous donner d’être « objectifs ».
Il s’agit pour l’auteur d’une hygiène mentale pour se protéger de la pollution
nerveuse interne et externe.
« Si l’hygiène corporelle nous paraît évidente parce
que nous sommes devenus conscients de notre corps, nous ne sommes pas
conscients de notre mental. Eh bien, s’entraîner à une haute conscience de sa
vie mentale, en faire une seconde nature, c’est ça, pratiquer la subjectivité
limpide ».
J’ai envie de rappeler ici la citation de Montaigne
citée en préface « La vraie science est une ignorance qui se sait ».
2. Sachez désinstaller une “application”
Ici l’auteur nous invite à faire le tri dans nos
applications qui peuvent avoir été installées dès la naissance. Comme pour les
téléphones, il est important de savoir désinstaller les applications
énergivores pour éviter de ramer !
« Si vous pratiquez la subjectivité limpide, vous
identifierez les pourriciels inutiles, dangereux et castrateurs qui se sont
installés dans votre mental à votre insu ». Il nous rassure en nous disant que
même si nous avons l’impression de nous amputer d’une partie de notre identité
en désinstallant un pourriciel, rien n’est plus faux… « Reprendre le contrôle
de sa vie mentale est toujours une libération ».
3. Passez de l’impuissance apprise à la puissance
apprise
Vous êtes beaucoup plus puissant que votre éducation
ne vous le fait croire nous répète I. Aberkane. Il considère l’impuissance
apprise (« je ne le mérite pas », « je n’en suis pas capable ») comme le
pourriciel le plus dangereux et répandu dans l’humanité. Nous sommes
emprisonnés par des chaînes mentales qui nous empêchent de réaliser notre plein
potentiel.
4. Soyez un néophile libéré
Après avoir pratiqué la puissance apprise, qui découle
de la désinstallation des pourriciels et de la subjectivité limpide, on pourra
se demander : « Quelle est la dernière fois que j’ai fait quelque chose pour
la première fois ? »
En effet, en passant de l’impuissance à la puissance,
nous nous autoriserons davantage à faire de nouvelles activités, à nous lancer
dans de nouveaux challenges et à devenir des « néophiles », des passionnés du
nouveau.
5. Pratiquez l’Exploration ou l’art de la Flexibilité
mentale
Plus on pratique la néophilie, plus on étend sa vie
mentale. L’auteur la compare à un muscle qu’on étire : plus souple, plus
adaptable et donc capable de postures plus variées. D’où l’importance
d’équilibrer l’exploitation (normative, sensible à la carotte et au bâton) avec
l’exploration (créative, ouverte, imaginative, non conforme).
Le scientifique américain Alexander Wissner-Gross a
défini l’intelligence par la capacité à se réserver un maximum de liberté
d’action, un maximum d’options ouvertes. Des systèmes libres sont la base pour
construire des systèmes intelligents…et l’intelligence, c’est la liberté.
6. Pratiquez la méthode des Lieux
Pour mémoriser des informations, rien de mieux que de
spatialiser sa pensée. « Le palais de votre vie mentale commence par l’espace,
mais il se poursuit par la mémoire émotionnelle et la mémoire d’association ».
Burton dit « fais de ta pensée un empire ». Cet outil renforce la pratique de
la subjectivité limpide et la puissance apprise.
7. Ignorez vos Pairs!
« Les pairs nous mettent à leur niveau, mental,
intellectuel, spirituel… ». Pour pouvoir être libre, il est nécessaire de se
détacher de l’opinion des autres. « Si l’intelligence c’est la liberté, alors
l’intelligence repose sur la capacité à penser par soi-même, sans s’inquiéter
de ce que pense autrui ».
Burton recommandait : “Fais ce que ton humanité
t’ordonne, n’attend d’applaudissements de personne d’autre que toi-même. Il vit
le plus noble et meurt le plus noble celui qui suit les règles qu’il a créées
pour lui-même. Toute autre vie est une mort Mort-Vivante.”
Et pour se rappeler de cette gym plus facilement, cela
donne SAINELP : Subjectivité, Application, Impuissance, Neophilia, Exploration,
Lieu, Pairs.
Conclusion de «Libérez votre cerveau» :
Je recommande ce Libérez votre cerveau à toutes les personnes désireuses de mieux connaître le
fonctionnement de son cerveau. Même si certains passages sont difficiles, il
est globalement accessible.
Libérez votre
cerveau est révolutionnaire pour beaucoup d’entre nous. Je
savais bien que notre environnement avait une influence (énorme) sur nos
apprentissages et l’épanouissement de nos compétences mais je n’avais pas
mesuré à quel point. Par ailleurs, même en le sachant, il est difficile de
savoir comment en tirer profit et Idriss Aberkane nous donne vraiment un mode
d’emploi très facile à utiliser dans sa vie.
Sources of Power (les sources
du pouvoir)
Traduction : Sources de Pouvoir
– Comment les Personnes Prennent des Décisions
Phrase-résumée du livre Les
sources du pouvoir :
Nous devons tous prendre des décisions, et parfois il s’agit de décisions ayant
des conséquences importantes, voire dramatiques, qui doivent être prises dans
des conditions difficiles et avec une forte contrainte de temps ; comment les
pompiers, les militaires, les médecins prennent-ils des décisions rapides quand
des vies sont en jeu ? Les sources du pouvoir nous l’explique en nous
détaillant diverses théories illustrées par des histoires et des cas d’études.
Par Gary Klein, 1998, 300
pages
Note : ce livre étant dense
et complet, je publie son résumé en deux parties. Ceci est la première. La
deuxième se trouve ici.
Chronique du livre :
En 1984, Gary Klein a
effectué sa première étude de terrain pour comprendre comment les personnes
prennent des décisions, en particulier sous des contraintes importantes de
temps. Il s’agissait d’étudier comment les pompiers font des choix dans le feu
de l’action, dans le cadre d’un contrat passé avec l’US Army. Parmi les
prédictions qui étaient faites à l’origine de l’étude, l’auteur et son équipe
pensaient que les chefs pompiers n’auraient sur le terrain que peu de temps
pour penser à toutes les options et qu’ils considèreraient deux options : celle
qui était intuitivement leur favorite, et une autre qui leur servirait de
comparaison pour montrer pourquoi l’option favorite est la meilleure.
Cette hypothèse venait des
travaux de Peer Soelberg en 1967. Ce dernier était professeur au MIT et
enseignait à ces élèves comment prendre des décisions en utilisant une
stratégie de choix rationnel, décomposée en cinq étapes :
- Identifier
les options
- Identifier
les moyens d’évaluer ces options
- Pondérer
chaque dimension de l’évaluation
- Calculer
la note
- Prendre
l’option avec le score le plus haut
Pour sa thèse, Soelberg
étudia comment ses étudiants faisaient un choix naturel et déterminant :
choisir leur premier job alors qu’ils finissaient leur cursus. Il découvrit que
ses étudiants n’utilisaient pas la stratégie de choix rationnel, mais suivait
plutôt leur instinct et faisaient le choix pour lequel ils avaient le
plus de feeling. En interviewant ses élèves, Soelberg pouvait identifier
leur travail favori et prédire leur choix définitif avec un taux de réussite
de 87%, 3 semaines avant que les étudiants n’annoncent leur choix.
Quand Soelberg leur demandait
s’ils avaient fait un choix, ils le niaient, expliquant qu’un choix se fait en
étudiant plusieurs possibilités, comme Soelberg le leur avait appris. Cependant
Soelberg remarqua que les étudiants, afin de ressentir le fait qu’ils avaient
pris une décision, avaient tendance à prendre une autre offre, à la comparer
avec leur choix favori, et essayaient ensuite de montrer à quel point celui-ci
était préférable. Puis ils annonçaient comme étant leur décision le choix
instinctif que Soelberg avait identifié au préalable. Ils ne prenaient ainsi
pas de décision; ils construisaient une justification.
Gary Klein et son équipe ont
donc émis l’hypothèse que les pompiers feraient la même chose. Mais
étrangement, alors qu’ils interviewaient des capitaines de caserne, il
apparaissait que ceux-ci ne semblaient jamais comparer deux options
simultanément. Certains capitaines insistaient même sur le fait qu’ils ne
prenaient jamais de décisions, dans le sens d’examiner deux ou plusieurs
options en même temps pour évaluer les forces et faiblesses de chacune. Ils
n’avaient tout simplement pas le temps. Tout aurait brûlé avant qu’ils aient le
temps d’examiner toutes les options, sans même parler du fait de les évaluer et
des les comparer. Découvrons le système décisionnel que les pompiers utilisent.
- Chapitre
3 : Le modèle de prise de décision basée sur la première constatation
En approfondissant, les
chercheurs se sont rendus compte que les capitaines ne refusaient pas de
comparer des options : ils n’avaient pas à le faire. Les capitaines sont
des pompiers expérimentés. Même face à une situation complexe, ils peuvent voir
ce qu’il y a de familier et savoir comment y réagir. Leur expérience leur
permet donc d’identifier immédiatement une première chose à faire pour
répondre à une situation, et ils ne s’ennuient ainsi pas à penser à d’autres.
Ils ne sont pas retors. Ils sont compétents. C’est ce que les chercheurs
appellent le modèle recognition-primed decision making (prise de
décision basée sur la première constatation) ou modèle RPD.
Mais alors est-ce que cela
veut dire que les pompiers mettent systématiquement en oeuvre la première chose
qui leur vient à l’esprit ? Non. Ils évaluent la faisabilité et les chances de
succès de la première option qui leur vient à l’esprit. Si ces deux paramètres
leur semblent trop faibles, alors ils repoussent cette première option et en
évalue une seconde, et ainsi de suite, sans comparer deux possibilités en même
temps. C’est ce que les chercheurs appellent l’approche par évaluation
singulière ou singular evaluation approach, pour la différencier
de l’approche comparative.
Les deux ne sont pas
difficiles à distinguer : quand vous commandez un menu, vous allez probablement
comparer tous les plats proposés pour trouver celui qui vous plaît le plus. Si
vous êtes dans une ville que vous connaissez peu et que votre jauge d’essence
est au plus bas, vous allez commencer à rechercher des stations services et
vous arrêter à la première qui vous semble bien, sans comparer toutes les stations
services de la ville pour trouver le meilleur rapport qualité/prix. Ainsi la singular
evaluation approach est-elle une stratégie poussant à prendre une décision satisfaisante.
C’est très différent du fait de prendre une décision optimisée : pour être satisfait,
il suffit de prendre la première décision à laquelle on pense qui convient ,
pour optimiser, il faut considérer un nombre important de choix et ne retenir
que le meilleur. Cette stratégie de décision satisfaisante fait évidemment
immédiatement sens lorsqu’on la place dans des situations d’urgence comme
celles que vivent les pompiers.
Mais dans ce cas, comment les
pompiers peuvent-ils éliminer ou retenir une option s’il ne la compare à aucune
autre ? Ils utilisent la simulation mentale : ils imaginent mentalement
la scène à partir de l’option qu’ils envisagent, et voient les conséquences se
dérouler dans leur tête. Si ces conséquences leur plaisent, ils retiennent
l’option. Sinon ils simulent mentalement le déroulement d’une autre décision.
Comme nous le verrons plus
bas, une simulation mentale n’est pas exempt de failles. Mais souvent, c’est
le meilleur outil disponible et utilisable dans le laps de temps imparti.
Avant de commencer cette
étude, l’auteur pensait que les novices sautaient de manière impulsive sur la
première option à laquelle ils pensaient alors que les experts examinaient avec
prudence les mérites de chaque option. Il semblait en fait que ce soit
l’inverse qui soit vrai : les experts savent ce qu’il faut faire et pensent
donc immédiatement à une solution viable face à un problème, alors que les
novices doivent comparer différentes approches, alors qu’ils n’en ont parfois
pas le temps.
Au final Gary Klein et son
équipe ont classifiés les 156 décisions qu’ils ont répertoriés lors de ces
études en 4 catégories :
Choisir à partir d’options
qu’on leur donne
Evaluation comparative
18 (la moitié provient d’un
cas où les pompiers n’avaient aucune expérience)
Décision créative
(imagination de solutions n’ayant pas été utilisées auparavant)
11
RPD, basé sur la singular
evaluation approach
127
Ainsi près de 80% des
décisions étaient prises en utilisant l’approche par évaluation singulière du
modèle RPD.
Applications
Un des premiers enseignements
à tirer de cette analyse est d’être sceptique à propos des méthodes de décision
formelles. Ce sont des méthodes que les personnes utilisent rarement.
- Chapitre
4 : Le Pouvoir de l’Intuition
L’intuition dépend de
l’utilisation de l’expérience pour reconnaître des modèles clés qui sont des
indicateurs de la dynamique de la situation. Parce que ces modèles sont subtils, les
personnes ne peuvent souvent pas décrire ce qu’elles ont remarquées, ou comment
elles ont jugées une situation typique ou non typique.
Ainsi, l’intuition a une
réputation étrange. Les décideurs expérimentés savent qu’ils peuvent
dépendre de leur intuition, mais en même temps ils peuvent ne pas faire
beaucoup confiance à une source de décision qui semble si accidentelle.
L’auteur a pu commencer à l’analyser lorsque l’un des pompiers qui
l’interviewait lui indiqua qu’il sauva sa vie et celle de ses hommes grâce une
Expérience Extra-Sensorielle (EES). Voici son histoire :
C’est un simple incendie de
maison dans une maison sans étage dans un quartier résidentiel. Le feu est
derrière, dans la zone de cuisine. Le lieutenant envoie son équipe de tuyau
dans la maison, vers l’arrière, afin d’asperger d’eau l’incendie, mais le feu
rugit juste de plus belle.
“Bizarre”, se dit-il. L’eau
devrait avoir plus d’impact. Ils essayent de l’asperger encore, avec les mêmes
résultats. Ils reculent de quelques pas pour se regrouper.
Puis le lieutenant commence à
sentir que quelque chose ne va pas. Il n’a aucun indice; il ne sent juste pas
bien à l’idée de rester dans cette maison, donc il ordonne à ses hommes de
sortir du bâtiment – une maison tout à fait standard avec rien qui sorte de
l’ordinaire.
Aussitôt que ses hommes ont
quitté la maison, le plancher sur lequel ils se tenaient s’effondre. S’ils
étaient restés à l’intérieur, ils auraient été précipités dans les flammes en
dessous.
“Un sixième sens”, assura
t-il, et une part importante de la compétence de chaque chef de caserne
expérimenté. Quelques questions révélèrent les faits suivants :
- Il
ne soupçonnait absolument pas qu’il y avait une cave dans la maison.
- Il
ne suspectait pas que le foyer de l’incendie se trouvait dans la cave,
juste en dessous du salon où lui et ses hommes se tenaient avant qu’ils
n’évacuent.
- Mais
il se demandait déjà pourquoi le feu ne réagissait pas comme il
l’aurait dû.
- Le
salon était plus chaud que ce à quoi il se serait attendu pour un
petit feu de cuisine d’une petite maison.
- Tout
était très calme. Les incendies sont bruyants, et pour un feu de
cette chaleur, il se serait attendu à plus de bruit.
Le modèle complet ne tenait
pas. Ces
prévisions ne produisaient pas comme il l’attendait. Après coup, il est évident
que le salon était chaud et silencieux parce que les flammes se trouvaient
en-dessous, et que donc le plancher masquait le bruit de l’incendie. Mais sur
le coup rien d’autre ne le laissait entendre. Ainsi les évènements n’étaient pas
typiques, et sa réaction a été de battre en retraite, de se regrouper, et
d’essayer de comprendre mieux ce qui se passait.
L’expérience du lieutenant
lui a donné un ensemble ferme de modèles. Il était accoutumé à se faire
une opinion de la situation en faisant en sorte qu’elle corresponde à un de ces
modèles. Il n’était peut-être pas capable d’articuler ces modèles pour en
décrire les caractéristiques, mais il s’appuyait sur la concordance avec le
modèle pour qu’il ait confiance dans la reconnaissance de la situation dans
laquelle il se trouvait.
Néanmoins, il ne semblait pas
conscient de comment il utilisait son expérience car il ne l’utilisait pas de
manière consciente et délibérée. Il pouvait voir ce qu’il avait en face des
yeux, mais pas ce qu’il y avait derrière eux, donc il a attribué son
expertise à une expérience extra-sensorielle. Il fut à la fois fier de
comprendre que son intuition venait directement de son expérience, et
dépité de comprendre qu’il n’avait pas eu de perception extra-sensorielle.
Applications
Pour développer son
intuition, il faut donc étendre notre expérience, en s’exposant à de nombreux
cas difficiles.
- Chapitre
5 : Le Pouvoir de la Simulation Mentale
La simulation mentale est la
capacité d’imaginer des personnes et des objets consciemment et de faire
transformer ces personnes et ces objets via de nombreuses transitions, pour se
les représenter finalement d’une manière différente qu’au départ. Ainsi, c’est un
processus de construction de diapositives permettant de se représenter ce qui
va se passer.
Ainsi, imaginez que vous
ayiez un camion, tel qu’il est représenté à gauche, et que vous souhaitiez le
faire tenir en équilibre sur une pile de grandes briques, tel que cela est
représenté à droite, en utilisant seulement un cric et une quantité de pierre
illimitée, et en étant seul.
Comment allez-vous vous y
prendre ?
Pour tenter de trouver une
solution, vous allez vous figurer plusieurs images mentales des étapes
nécessaires pour y parvenir, en évaluant la faisabilité de celles-ci, et en
vous figurant d’autres étapes si celle-ci vous semble impossible.
Ainsi, les trois premières
étapes pourraient être de soulever l’arrière du camion avec le cric, puis d’y
placer une pile de briques :
Ensuite, vous pourriez faire
la même chose avec l’avant, puis placer une pile de briques au milieu et
retirer celles aux extrémités :
Vous pouvez vous figurer ces
étapes de manière visuelle, ou sous forme logique, mais dans les deux cas il
s’agit d’une simulation mentale dans laquelle vous imaginez une succession
d’étapes différentes qui mèneront au résultat souhaité.
Tous les humains utilisent ce
système lorsqu’il s’agit d’imaginer une solution pour résoudre un problème.
Mais les simulations mentales ne fonctionnent pas toujours. Notre
cerveau ne peut appréhender la réalité que partiellement, et il y a donc une
limite aux variables que nous pouvons prendre en compte dans une simulation
mentale. Parfois nous oublions ou ne prévoyons pas un ou plusieurs
paramètres et rien se passe comme nous l’avions prévu.
En fait, d’après l’auteur et
son équipe, nous construisons rarement des simulations mentales comprenant plus
de trois facteurs. Les limites de notre mémoire de travail – la mémoire
temporaire servant pour nos actions dans le moment présent – doivent être prise
en compte. Et en général, les simulations mentales ne construisent pas plus
de six étapes : au delà, cela semble saturer notre mémoire de travail et
rendre l’élaboration des simulations plus difficile. Nous devons donc assembler
nos simulations avec ces contraintes.
Il y a bien sûr de nombreuses
manières de contourner ces contraintes. Si un sujet nous est très familier,
nous pouvons rassembler de nombreuses transitions en une seule étape, et faire
de même avec les différents facteurs à prendre en compte. De plus avec la bonne
expertise, nous pouvons choisir le bon niveau d’abstraction. Une autre manière
de contourner ces contraintes est d’utiliser l’écriture, et de
tracer des diagrammes pour garder une trace des transitions.
Le problème se complexifie
lorsque des parties mobiles interagissent entre elles à chaque étape, car nous
devons nous rappeler de bien plus d’éléments, et même les diagrammes deviennent
inutiles au fur et à mesure que les flèches se chevauchent et se superposent
pour représenter les interactions.
En considérant tous ces
facteurs, le fait de construire des simulations mentales ne peut plus sembler
facile. Nous devons être très familier avec la tâche que nous simulons
et y penser au bon niveau d’abstraction. Si la simulation est trop détaillée,
elle déborde notre mémoire de travail, et si elle est trop abstraite, elle ne
nous aide pas beaucoup. En fait, si nous comparons notre cerveau aux puissants
supercalculateurs dans lesquels les scientifiques et les militaires
investissent des millions de dollars, nous pouvons dire que notre cerveau a une
capacité de simulation très souple et perfectionné, et douée d’imagination –
contrairement aux supercalculateurs – mais dispose d’une mémoire de travail
extrêmement réduite. Un ordinateur dispose d’une mémoire énorme et peut suivre
des milliers de variables et d’interactions en même temps, mais est un outil
très spécialisé et ne peut simuler que des environnements pour lesquels il a
été spécifiquement programmé.
Comment les simulations
mentales peuvent échouer
Le plus grand danger de
l’utilisation de la simulation mentale est que vous pouvez imaginer toutes
les évidences qui vont corroborer votre estimation de la situation.
Malheureusement, si vous êtes suffisamment déterminé, vous pouvez ne jamais
abandonner l’idée que votre simulation mentale est Vraie et correspond à la
réalité. Au fur et à mesure que des contradictions à votre simulation mentale
surviennent, vous pouvez toujours continuer à croire en celle-ci en imaginant
des explications de plus en plus poussées et compliquées.
Ainsi, Sir Francis Galton, à la fin du XIXème siècle,
tenta une expérience afin de voir s’il pouvait comprendre ce que ressentent les
paranoïaques. Il essaya de maintenir la croyance selon laquelle toutes les
personnes qu’il rencontrait complotaient contre lui. Deux personnes qui
parlaient le regardaient soudain ? Ils faisaient partie du complot. Un cheval
s’écarte de lui quand il l’aperçoit ? Même les animaux sont contre lui. Galton
continua autant qu’il pu mais dû abandonner avant la fin de la journée. Ses
explications paranoïaques devenaient tellement convaincantes qu’elles commençaient
à échapper à son contrôle, et il eut peur pour son propre équilibre mental.
Une des raisons de ce
problème est qu’une fois que nous avons construit une simulation mentale, nous
avons tendance à tomber amoureux d’elle. Que nous l’utilisions comme une
explication ou pour faire des prédictions, une fois qu’elle est achevée, nous
pouvons lui donner plus de crédibilité qu’elle n’en mérite, en
particulier si nous ne sommes pas très expérimenté dans ce domaine.
En dépit de ces limitations,
les simulations nous permettent de prendre des décisions habiles et de résoudre
des problèmes dans des conditions où les stratégies de décisions analytiques
traditionnelles ne peuvent s’appliquer.
Applications
Des chercheurs ont imaginés
une méthode pour permettre aux personnes d’être plus sensibles aux
interprétations alternatives d’une situation. Il faut demander à quelqu’un de
vous donner une explication au sujet de quelque chose, explication dans
laquelle il aura la plus extrême confiance. Puis, dites-lui que vous avez une
boule de cristal qui vous a dit que cette explication est fausse. La boule de
cristal ne vous a pas montré pourquoi. Il faut que la personne trouve par
elle-même une autre explication, ce qui l’aidera grandement à voir que la
même situation peut avoir des interprétations différentes.
[ad#ban-bas]
- Chapitre
7 : Simulations Mentales et Prise de Décision
Les simulations mentales sont
utilisées à au moins trois reprises dans le modèle RPD :
1 – La conscience de la
situation
Un des aspects basiques du modèle
RPD est que les personnes expérimentées peuvent appréhender une situation et
juger si elle est familière ou typique, ou non. Souvent ce jugement se fait si
vite et automatiquement que nous n’en sommes pas conscient.
Parfois cependant, nous
devons essayer de donner un sens aux différents indices. La simulation
mentale est une manière de donner un sens aux événements et de créer une
explication.
La conscience d’une situation
peut être formée rapidement, par un recoupement intuitif des modèles, ou
délibérément, par la simulation mentale. Parfois une situation nous rappelle un
événement précédent, et nous essayons d’utiliser l’analogie pour comprendre ce
qui se passe.
2 – Attentes
En diagnostiquant une
situation, les personnes construisent une simulation mentale de la façon dont
les évènements ont évolués et de la manière dont ils vont continuer à évoluer.
Au plus les décideurs sont expérimentés, au plus les attentes sont claires et
précises.
En vérifiant si les attentes
sont satisfaites, le décideur peut juger de l’adéquation de la simulation
mentale. Au plus grande est la différence et aux plus d’efforts il faut pour
expliquer les différences conflictuelles, au moins le décideur aura confiance
dans sa simulation mentale et son diagnostic.
3 – Champs d’action
Quelqu’un qui a appréhendé
une situation sera conscient de plusieurs manières typiques d’y réagir.
Nous avons vu avec le modèle
RPD qu’une personne pourra choisir la première idée qui lui passera par la
tête, sans s’ennuyer à en essayer d’autres, en particulier quand elle est
pressée par le temps. Mais peu d’entre nous sont assez impulsifs pour toujours
agir de la sorte, et la plupart des décisions majeures ne sont pas prises de
cette manière.
La simulation mentale permet
de jauger de nombreuses manières d’agir, en les acceptant ou les rejetant, une
à la fois, sans avoir besoin de les comparer entre elles. Les pompiers prennent
la majorité de leurs décisions ainsi. Les études montrent que les grands
joueurs d’échec font de même. Mais il y a certainement des moments pour
comparer les options plutôt que de les évaluer une à une. Par exemple, des
chercheurs ont montrés que lorsque des pilotes de ligne doivent dévier de leur
trajectoire et atterrir à un aéroport différent, ils comparent simultanément
les avantages et inconvénients de chaque. Bien que la simulation mentale joue
un rôle, les pilotes n’utilisent pas le modèle RPD ici, car même avec un temps
restreint, il y a parfois des moments où vous avez besoin de comparer
différentes options.
Cette manière de prendre une
décision après avoir dûment comparé les avantages et inconvénients de chaque
option entre elles est un bon exemple du modèle de choix rationnel. Les
chercheurs ont analysés différentes décisions dans différentes situations, et
les ont classées en fonction de leur appartenance au modèle rationnel ou au
modèle RPD :
Conditions des tâches
Décisions basées sur le
modèle RPD
Stratégies de choix
rationnel
Grande contrainte de temps
Plus probablement
Plus grande expérience
Plus probablement
Conditions dynamiques
Plus probablement
Objectifs non quantifiables
Plus probablement
Besoin de justification
Plus probablement
Résolution de conflits
Plus probablement
Optimisation
Plus probablement
Complexe
Plus probablement
Examinons chaque ligne du
tableau plus en détails. Les personnes sont plus susceptibles d’utiliser des
stratégies d’évaluation singulière (une à la fois) quand :
- La
contrainte de temps est grande. Dans ce cas, évaluer chaque option les
unes par rapport aux autres et déterminer les critères de comparaison et
d’analyse prend trop de temps.
- Les
personnes sont plus expérimentées dans ce domaine. Avec de l’expérience,
les personnes ont davantage confiance dans le fait que les premières
actions qu’elles envisagent sont les bonnes.
- Les
conditions sont dynamiques.
Le temps et les efforts nécessaires pour mettre sur pied une analyse
détaillée peut être gaspillé en pure perte si les conditions changent.
- Quand
les objectifs sont non quantifiables. L’ambiguïté rend
difficile l’élaboration de critères d’évaluation qui s’appliquent à toutes
les options.
Au contraire, les personnes
sont plus susceptibles d’utiliser une évaluation comparative quand :
- Ils
doivent justifier leur choix. Des autorités hiérarchiques recherchent
en général des preuves que des alternatives ont été envisagées.
- La
résolution de conflits est un facteur. Quand les différentes
parties en conflits ont différentes priorités, il est important de trouver
des critères de comparaison communs qui placent toutes les attentes dans
un même format.
- Le
décideur essaie d’optimiser, pour trouver la meilleure manière
d’agir.
C’est à cela que sert fondamentalement la comparaison. L’évaluation
singulière tente de trouver la première solution acceptable, mais
nécessairement la meilleure.
- La
situation est complexe.
Si c’est quelque chose que personne ne peut facilement reconnaître ou se
représenter, comme l’analyse d’un portefeuilles d’investissement pour
trouver la meilleure stratégie.
Les chercheurs ont également
identifiés puis analysés un grand nombre de décisions dans différents métiers,
et ont déterminés le pourcentage d’entre elles qui font appel au modèle RPD :
Métier étudiés
Nombre de décisions
Décisions utilisant le RPD
Capitaines pompiers urbains
156
80%
Capitaines pompiers
spécialisés et experts
48
58%
Capitaines pompiers novices
33
46%
Chef de peloton de tanks
110
42%
Capitaines gérant un
incendie de forêt
Décisions fonctionnelles
Décisions
organisationnelles
110
76
31
51%
56%
39%
Ingénieurs concepteurs
51
60%
Escouade de combat
27
96%
Capitaine de navire AEGIS
78
95%
- Chapitre
8 : Le Pouvoir de Détecter les Points de Levier
Cette section explore les
moyens qu’utilisent les personnes pour utiliser des points de levier – une
petite différence qui créé une grande différence, un petit changement qui
peut retourner une situation – afin de créer une nouvelle chaîne d’actions, et
la façon dont elles remarquent quelque chose qui peut causer des difficultés
avant qu’il n’y ait un quelconque signe de troubles.
Un point de levier est une
focalisation dans le but de construire une solution. C’est le point de départ
pour une résolution de problème perspicace. Si vous devez déplacer un
rocher, vous pouvez appuyer votre épaule dessus et pousser de toute vos forces
pour contrer son énorme inertie, ou vous pouvez étudier le rocher et son
environnement pour trouver la faille qui vous permettra d’exercer une petite
quantité de force pour déplacer le centre de gravité du rocher et le faire
bouger ou basculer. Les points de leviers jouent un rôle important dans un
grand nombre de domaines, et les exemples abondent dans le milieu des affaires.
Par exemple, la réalisation
par les ingénieurs de Boeing que les avions à réaction commerciaux auraient un
énorme avantage sur les avions à hélices fut la création d’un grand point de
levier. Les ingénieurs n’avaient pas encore conçu un tel avion et ils n’avaient
pas de marché pour lui. Mais ils avaient un concept et la curiosité de voir ce
qui allait se produire s’ils mettaient des moteurs à réaction sur un avion de
ligne. Les compagnies rivales comme Douglas avec son DC-8 arrivèrent plus tard
et ne purent jamais rivaliser commercialement avec cet avion. De même,
l’exemple bien connu de Henry Ford réalisant qu’il pouvait fabriquer des
automobiles en utilisant la production de masse pour réduire les coûts afin que
la plupart des travailleurs puissent s’acheter sa modèle T est une excellente
démonstration de la découverte et l’utilisation d’un point de levier. Avant
cela, Ford n’était qu’une des trente entreprises d’automobiles américaines qui
se battaient sur un marché de luxe réduit et artisanal.
De même les
scientifiques, les militaires, les sportifs, joueurs d’échecs et bien
d’autres ont besoin d’identifier et d’utiliser des points de levier.
Les points de levier sont
juste des possibilités – des points de pression qui peuvent amener à
quelque chose d’utile, ou nulle part. L’expertise peut être utile pour les
évaluer. Les experts savent comment les enregistrements sont compilés, qu’il
s’agisse de cartes, de manuels, de tests de diagnostic ou de checklist de
décollage. Ils savent quand il faut suivre les étapes et quand on peut faire
des exceptions.
Nous devons aussi détecter
les points de levier qui peuvent travailler contre nous, afin d’apprendre les
faiblesses de nos plans. Ils sont parfois appelés goulets d’étranglement.
En les détectant, nous nous donnons du temps pour prendre des actions
préventives avant qu’un cas d’urgence ne se présente.
Note : bien que Gary Klein
n’en parle explicitement, les points de levier sont tout simplement les 20%
d’action qui amènent 80% de résultats.
Chronique et résumé du livre,
deuxième partie :
- Chapitre
9 : Aspects Non Linéaires de la Résolution de Problèmes
Le concept des points de
levier (voir chronique précédente) ouvre une manière de penser à la résolution
de problèmes comme un processus constructif. C’est constructif dans le
sens où des solutions peuvent être créées à partir des points de levier et que
la nature profonde de l’objectif peut-être clarifiée pendant que la personne
résolvant le problème essaie de développer une solution.
Les points de levier de la
résolution de problèmes requiert une approche non linéaire plutôt qu’une
approche linéaire. La résolution de problèmes passe par quatre étapes :
- Détection
du problème
- Représentation
du problème
- Génération
d’options
- Evaluation
Il n’y a pas d’étape de
résultat, car chacune de ces étapes peut générer un type de résultat différent.
La détection de problèmes
est en elle même un résultat, par exemple dans les stations de surveillance
radar des militaires ou sanitaires d’un pays.
La représentation d’un
problème est un autre résultat, parfois suffisant pour déterminer comment
procéder : il y a certains professionnels du monde médical dont le travail
consiste principalement à fournir une excellente représentation du problème. Produire
des prévisions est en soi une spécialité professionnelle de nombreux
métiers.
Générer un plan d’action est l’étape que la plupart
des personnes considère comme le résultat de la résolution de problème. Mais
quelque soit la manière dont les options sont générées, elles devront être
évaluées, souvent en utilisant la simulation mentale.
Le processus d’évaluation
peut conduire à l’adoption d’une option, ou en l’identification de nouvelles
barrières et opportunités, qui demandent une autre résolution de problèmes.
Le schéma montre pourquoi
l’ensemble est interactif et non-linéaire. Les objectifs affectent la
manière dont nous évaluons le plan d’action, et l’évaluation peut nous aider à
déterminer de meilleurs objectifs. Les objectifs déterminent la manière dont
nous évaluons la situation, et les choses que nous apprenons à propos de la
situation change la nature des objectifs. Les objectifs déterminent les
barrières et les points de leviers que nous recherchons, et la découverte des
barrières et des points de levier altèrent les objectifs eux-mêmes. La manière
dont nous diagnostiquons les causes amenant cette situation affectent également
les types d’objectifs qui sont adoptés. De plus, les points de levier dont nous
prenons conscience s’étendent au delà de notre propre expérience et de nos
propres capacités – à un autre niveau d’interaction.
Voyons à travers un exemple
concret comment une entreprise a changé ses objectifs à cause de la façon
dont elle a évalué son business plan. En évaluant un plan d’action, des
cadres de l’entreprise découvrent une opportunité à un point de levier. Cette
information les pousse à réviser leur objectif et les conduit à synthétiser un
plan d’action plus étendu :
L’entreprise mère a un réseau
de franchises. Chacune des franchises doit utiliser le télémarketing pour
obtenir des clients, et chacune doit embaucher, former et manager les
télémarketeurs, ce que les responsables de franchise trouvent pesants et
ennuyeux.
Le directeur marketing de
l’entreprise mère identifie ceci comme un problème, mais avec une solution
évidente : l’entreprise mère peut centraliser le télémarketing en un seul lieu.
Le président de l’entreprise est plutôt tiède à cette idée, car elle demande un
investissement important. Alors il réalise qu’avec un groupe centralisé de
télémarketeurs, il pourra développer son idée de faire de commandes directes
par téléphone. A ce point il devient encore plus enthousiaste à propos de ce
projet que le directeur marketing.
Alors que le directeur
marketing et le président faisaient une simulation mentale du centre télémarketing
proposé, le président a remarqué une possibilité nouvelle et différente.
L’idée d’utiliser les télémarketeurs pour des ventes a augmenté le niveau
d’aspiration du président et a changé la nature de l’objectif qu’il voulait
poursuivre. Cette opportunité a également suggéré des séquences d’actions
supplémentaires qui peuvent être facilement intégrées dans l’objectif initial
d’aider les franchises.
- Chapitre
10 : Le Pouvoir de Voir l’Invisible
Cette section est à propos de
l’expertise. Un des manières de considérer les expert est qu’ils ont
accumulés beaucoup de connaissances. Bien que cela soit indubitablement
vrai, cela créé une image de personnes dont les cerveaux sont remplis par les
faits, alourdis par une mémoire des connaissances, et appesantis par la
sagesse.
Cependant Gary Klein a une
approche différente : selon lui l’accumulation d’expérience ne pèse pas sur les
experts : il les allègent. Les experts voient le monde différemment. Et
souvent les experts ne réalisent pas que le reste d’entre nous n’arrivent pas à
détecter ce qui leur semble évident.
Il y a beaucoup de choses que
les experts voient et qui est invisible à tous les autres :
- Des
structures que les novices ne voient pas.
- Des
anomalies – des événements qui ne se sont pas produits et d’autres
violations des attentes.
- Le
grand schéma (conscience de la situation).
- La
manière dont les choses fonctionnent.
- Les
opportunités et les improvisations.
- Les
événements qui se sont déjà produits (le passé) ou ceux qui sont sur le
point de se produire (le futur).
- Des
différences qui sont trop petites pour que des novices les détectent.
- Leur
propres limitations.
Ces aspects de l’expertise
peuvent être tirés des deux sources principales de puissance : la concordance
du modèle à la réalité (l’intuition) et la simulation mentale.
L’intuition permet à l’expert de détecter les choses typiques et de repérer les
anomalies et les évènements qui ne sont pas produits. Le simulations mentales
permettent de voir les choses qui se sont produites au préalable et les choses
qui vont probablement se produire dans le futur.
Il y a également quelques
sources additionnelles de pouvoir. La capacité de faire des discriminations
fines utilise vraisemblablement un apprentissage perceptif, même s’il est
difficile de le distinguer de la capacité à faire concorder un modèle à la
réalité.
Ainsi les experts peuvent
voir des différences qu’on ne peut même pas forcer les novices à voir.
Par exemple pour les novices, tous les vins ont plus ou moins la même saveur,
alors qu’un expert oenologue peut distinguer le goût de chaque vin, et même de
chaque année de chaque vin.
L’expertise est donc
davantage l’apprentissage de comment percevoir plutôt que de connaître.
Note : il est important de
remarquer que l’on peut croire suffisamment à sa discipline pour s’en estimer
expert alors que ladite discipline n’a aucun fondement sérieux. Par exemple,
les devins de l’Antiquité s’estimaient expert dans l’art de lire l’avenir dans
les entrailles des animaux, ou les inquisiteurs du Moyen-Âge dans l’art de
détecter le démon chez les sorcières, alors qu’au lieu de percevoir des
modèles, ils en inventaient qui n’avaient aucun rapport avec la réalité
car il leur manquait un outil très important dans leur démarche intellectuelle
: la validation de leur hypothèse par l’expérience. C’est le fondement de la
démarche scientifique. Et elle manque, par exemple, aux astrologues, aux
graphologues et à d’innombrables personnes, même à des génies comme Steve Pavlina. Faites donc attention quand
vous élaborez des modèles à vous assurer que ceux-ci concordent avec la réalité
en testant les hypothèses sur lesquelles vous vous appuyez. Sinon vous
inventerez un serpent qui se mord la queue et les concordances que vous
percevrez seront de purs produits de votre imagination auxquels vous accorderez
une trop grande crédibilité.
Par exemple, si vous êtes
astrologue il est vous est facile de déterminer de votre capacité à prédire
l’avenir : écrivez vos prédictions au fur et à mesure, puis vérifiez ensuite
qu’elles se sont produites, et faites une analyse statistique : combien de fois
avez-vous eu raison ? Attention dans ce cas à ne pas laisser votre égo vous
protéger en effectuant des prédictions suffisamment vagues et brumeuses pour
qu’elles soient à peu près toujours valable quel que soit l’issue, ou en
justifiant vos erreurs par de nombreuses raisons complexes et circonvolues.
- Chapitre
11 : Le Pouvoir des Histoires
Nous serions écrasés si nous
devions traiter tout ce que nous voyons, chaque élément visuel, comme un
élément séparé, et devions comprendre les connexions à chaque fois que nous
ouvrions les yeux ou les bougions d’un point à un autre. Heureusement, ce n’est
pas nécessaire. Nous voyons le monde par des structures.
Selon la Gestalt ou Psychologie de la forme, nous avons des organiseurs
puissants qui structurent le monde visuel en formes, et nous voyons
naturellement des choses qui sont proches chacune d’elles. Ainsi, si un groupe
d’oiseau vole au loin, nous le voyons comme un groupe, qui partage un état
commun. A chaque fois que le groupe change de direction, nous n’avons pas à
suivre la trajectoire de chaque oiseau individuellement. Si un oiseau quitte le
groupe et commence à voler par lui-même, alors seulement remarquons-nous cet
oiseau et acquiert-il une identité distincte. Il a cassé la structure
précédente, ce qui créé un contraste qui attire notre attention.
Selon Gary Klein, nous
organisons de manière similaire le monde cognitif – le monde des idées,
concepts, objets et relations. Nous les lions en histoires. En comprenant
comment cela se produit, nous pouvons apprendre à tirer un meilleur usage du
pouvoir des histoires.
Une histoire est un mélange
de nombreux ingrédients :
- Protagonistes – les personnes qui
sont dans l’histoire
- Enjeu – le problème que les
protagonistes essaient de résoudre
- Intentions – ce que les
protagonistes prévoient de faire
- Action – ce que les
protagonistes vont faire pour réaliser leurs intentions
- Objets – les outils que les
protagonistes vont utiliser
- Causalité – les effets (à la fois
attendus et inattendus) de la réalisation des actions
- Contexte – les nombreux détails
entourant les protagonistes et leurs actions
- Surprises – les choses
inattendues qui se produisent dans l’histoire
Dans une forme simple, les
histoires relient tous ces ingrédients ensemble. En voici un exemple :
Unité de soin intensifs
néonatals, années 90. Une infirmière surveille un nourrisson depuis plusieurs
heures. Soudain, en quelques secondes, le bébé devient bleu foncé, presque
noir. L’équipe médicale appelle immédiatement un médecin et un radiologue et se
prépare à intervenir, persuadée qu’il s’agit d’un collapsus pulmonaire –
problème fréquent pour les bébés placés sous respirateur artificiel – et qu’il
faut donc percer la poitrine, y passer un tuyau et aspirer l’air pour permettre
au poumon de se regonfler.
Mais l’infirmière est
convaincu qu’il s’agit d’un problème cardiaque. Dès qu’elle a vu la couleur du
bébé, elle a soupçonné qu’il était victime d’un pneumopéricarde : de l’air qui
emplit la poche entourant le coeur et l’empêche de battre. Elle essaye donc
d’arrêter les préparatifs de ses collègues en leur criant “c’est le coeur !”.
Mais ses collègues lui désignent le moniteur cardiaque, qui indique que le
coeur du bébé bat normalement. Elle insiste, écarte leurs mains et leur crie de
se taire en plaçant un stéthoscope sur la poitrine de l’enfant.
Aucun son. Le coeur ne bat
plus.
Un chirurgien néonatal fait
irruption, et immédiatement l’infirmière lui met une seringue dans la main.
“C’est un pneumopéricarde. Piquez le coeur”. Le radiologue, qui vient de
recevoir les résultats des examens, confirme le diagnostic de l’infirmière. Le
chirurgien insère la seringue dans le coeur et vide lentement la poche d’air
qui l’empêche de battre. Le bébé est sauvé.
Plus tard, l’équipe compris
pourquoi le moniteur les avait induit en erreur : il mesurait l’activité
électrique, celle qui commande les battements du coeur, et celle-ci ne s’était
pas arrêté : le coeur ne pouvait juste pas y répondre à cause de la pression de
la poche d’air.
Des histoires comme celle-ci
contiennent de nombreuses leçons et sont sont des outils d’apprentissage
extrêmement efficaces, et riches d’enseignement, ce qui explique qu’elles
abondent dans tous les milieux. Elles montrent comment le contexte peut
amener les individus à prendre les mauvaises décisions, et mettent en
lumière des relations causales non identifiées auparavant et les solutions
inattendues que les protagonistes ont trouvés pour résoudre les problèmes.
Pour en savoir plus, je vous
invite à lire mon résumé du chapitre 6 de Ces
Idées qui Collent – Pourquoi Certaines Idées Survivent et d’Autres Meurent, qui s’intitule “Une
histoire” et qui synthétise la majorité des idées de ce chapitre. Normal, les
auteurs s’appuient sur le présent livre pour expliquer l’intérêt des
histoires .
- Chapitre
12 : Le Pouvoir des Métaphores et des Analogies
Les personnes utilisent les
analogies et les métaphores pour accomplir une grande variété de tâches
difficiles : comprendre les situations, générer des prédictions, résoudre des
problèmes, anticiper des événements et faire des plans. Une analogie est un
événement ou un exemple tiré du même domaine ou d’un domaine proche de la tâche
à entreprendre. Une métaphore provient d’un domaine différent.
Chaque expérience que nous
avons, que nous l’ayions vécu ou entendu, peut servir d’analogie ou de
métaphore. A chaque fois que nous accomplissons une tâche, nous pouvons
utiliser cette vaste base de connaissances, remplie d’expériences et
d’histoires et d’images.
Par exemple, lorsque Apple a
conçu le Macintosh et le Lisa, utilisant des idées fournies par les Centre de
recherche Palo Alto de Xerox, comme la souris et l’interface graphique, les
concepteurs ont eu l’idée d’utiliser le bureau comme métaphore de ce qui
se passe à l’écran. Les utilisateurs allaient utiliser des dossiers, des
fichiers et des documents sur leur bureau virtuel, tout comme sur leur
véritable bureau.
La logique du raisonnement
métaphorique
Les métaphores affectent
la manière dont nous voyons et interprétons les faits. Ainsi la métaphore
“Les débats sont comme la guerre” nous dit que nous devrions attaquer les
positions de l’autre, en particulier ses points faibles, tout en défendant les
notres. La métaphore “Les débats sont comme la pratique de la musique” nous
incline plutôt à utiliser les débats comme une opportunité pour trouver comment
nous contribuons à la dissonance.
Les métaphores font plus
qu’embellir nos pensées. Elles structurent nos pensées. Elles conditionnent
nos sympathies et nos réponses émotionnelles. Elles nous aident à atteindre
une conscience de la situation. Elles déterminent les choses que nous
considérons comme évidentes et les résultats que nous poursuivons.
Des études ont montrés que
les designers utilisent beaucoup les métaphores pour concevoir des produits
innovants, s’inspirant souvent de produits déjà existants. Par exemple, les
concepteurs des premiers traitements de texte utilisaient la machine à écrire
comme métaphore, et le travail du concepteur de l’interface était de construire
autour de cette métaphore en évitant les dissemblances. Ils devaient aussi
afficher des avertissements afin de rappeler de sauvegarder régulièrement le
fichier, ce qui est nécessaire sur un ordinateur et pas sur une machine à
écrire.
La logique du raisonnement
analogique
Lorsque nous tentons de
résoudre un objectif diffus, une stratégie est d’essayer d’atteindre cet
objectif tout en utilisant les échecs pour définir cet objectif plus
clairement. Par exemple, si le matin avant de partir au travail ma voiture ne
me démarre plus, mon objectif final est de la faire démarrer, mais il est
diffus car le processus nécessaire pour la faire démarrer n’est pas défini
puisque la cause de la panne n’est pas connue. Je peux donc effectuer divers
essais/erreurs jusqu’à ce que je trouve la cause de la panne et que mon
objectif se précise et devienne “mettre de l’essence” ou “changer le
démarreur” ou “appeler le garagiste”.
Il y a une deuxième stratégie
: trouver une analogie qui suggère les caractéristiques de l’objectif.
Par exemple, si je me rappelle que j’ai laissé un jour par erreur les phares de
ma voiture allumés et que cela a vidé ma batterie, je peux me dire que c’est ce
qui se produit maintenant. Il me suffit alors de voir si les phares s’allument
pour déterminer si la batterie est allumée. S’ils ne s’allument pas, alors mon
vague problème devient précis et j’ai un processus complet qui
s’enclenche dans mon esprit pour me permettre de résoudre la situation.
Les analogies permettent
aussi servir à trouver des solutions. Je peux me rappeler par exemple qu’une
fois quelqu’un ayant subi une panne de batterie a fait rouler sa voiture le
long d’une colline, ce qui a permis de faire démarrer le moteur sans la
batterie. Il n’y a pas de colline aux alentours, mais peut-être que si je
demande à mes passagers de pousser la voiture cela produira le même effet ?
De plus, en prenant en compte
les différences entre les analogies et la situation actuelle, nous pouvons ajuster
l’analogie pour faire une prédiction.
- Chapitre
13 : Le Pouvoir de Lire les Esprits
Cela arrive trop souvent.
Vous avez envoyé quelqu’un faire une course simple, et il se trompe. Par
exemple vous essayez de réparer un mug, et vous avez demandé à votre épouse
d’acheter de la colle quand elle ira faire les courses. Ensuite votre épouse revient
avec une colle qui ne fonctionne pas sur la céramique, et quand vous lui
expliquez pourquoi cela ne fonctionnera pas, elle vous répond “Tu n’as rien dit
à propos d’un mug. Tu m’as demandé de ramener de la colle, et c’est ce que j’ai
fait. Est-ce que je suis supposé lire dans ton esprit ?”.
La réponse est oui. Quand nous faisons une
requête – demander quelque chose ou passer commande – nous avons besoin que la
personne lise notre esprit. Pour rendre cela possible, les deux parties
doivent tendrent l’une vers l’autre. La personne qui fait la requête peut
aider en spécifiant l’intention derrière la requête. La personne
essayant de compléter la requête doit essayer d’imaginer ce que la personne
veut vraiment, pour gérer elle-même les détails qui n’ont pas été
explicités.
Ainsi, “peut-tu prendre un
peu de colle quand tu iras faire les courses ?” ne semble pas être une requête
difficile. Mais quand nous arrivons au rayon des colles, nous voyons qu’il y a
de nombreux type de colles différentes : pour le bois, le verre, le métal, etc.
Certaines superglues sont vendues avec des messages disant qu’elles
fonctionnent à tous les coups. Est-ce que c’est vrai ou faux ? Est-ce que je
dois dissoudre la colle après ? Est-ce qu’il faut une colle à prise rapide ?
Etc.
En général nous ne pouvons
pas indiquer tous les détails en avance. Si vous me faites une faveur,
je dois me reposer sur votre capacité à lire mon esprit et imaginer comment
je ferai tous ces choix. Je ne crois pas que je puisse anticiper tous les
détails importants pour vous. Il y a quelques personnes en qui je n’ai pas
confiance et à qui je ne vais pas donner de tâche difficile.
Examinons l’un des cas les
plus dramatiques et pourtant méconnu d’incompréhension dans l’histoire :
Le Goeben était un croiseur Allemand
stationné en Méditerranée à l’aube de la première guerre mondiale, et le seul
navire militaire Allemand de cette zone. La marine Britannique le savait et
était censé le trouver et le couler aussitôt la guerre déclarée.
Les Britanniques échouèrent :
ils réussirent à trouver et à encercler le Goeben avec une douzaine de navires
de guerre, mais, confus par des ordres ambiguës donnés par l’amirauté, il
laissèrent le Goeben s’échapper et atteindre la Mer Noire et l’Empire Ottoman.
Ce simple fait eu des
conséquences incalculables :
- Il
poussa les Ottomans à s’engager dans la guerre aux cotés des forces de
l’Axe, alors que nombreux étaient les Ottomans qui hésitaient entre
neutralité et engagement auprès des Alliés.
- Il
est possible que cette entrée de l’Empire Ottoman dans la guerre l’ai
allongé de un ou deux ans, avec des millions de mort supplémentaires et
l’entrée en guerre des États-Unis, qui voulaient rester neutre.
- Le
navire ferma l’embouchure de la Mer Noire, coupant 90% des importations et
exportations navales Russe, et précipitant par une situation de manque la
révolution Russe de 1917.
Comment cela est-il advenu ?
Lorsque les forces Britanniques entourèrent le Goeben, le commandant des
navires n’était pas sûr de la manière dont il fallait interpréter les
instructions de l’amiral Winston Churchill, qui indiquait : “A ce point ne
vous retrouvez pas engagé dans une action avec des forces supérieures”. Bien
que le Goeben soit entouré de douze navires britanniques, celui-ci disposait de
canons de 28 cms, alors que la force britannique était composée de quatre
croiseurs disposant de canons de 23.5 cm d’une portée inférieure, et de huit
torpilleurs dont cinq allaient bientôt être à court de carburant. Le commandant
pensa donc être dans une situation où il s’engageait contre une force
supérieure et décida de faire une manoeuvre de regroupement plutôt que
d’attaquer le navire Allemand, ce qui lui permit de s’échapper vers l’est et la
Mer Noire.
Le problème est que Churchill
n’avait jamais voulu dire cela. Ses instructions se référaient à la
possible rencontre des navires Britanniques avec la flotte Autrichienne, et en
aucun cas avec la rencontre de douze navire contre un ennemi, fut-il plus
puissant que chaque navire individuel de la flotte Britannique. Lorsque
Churchill appris la nouvelle, il fut abasourdi. Jamais il n’aurait
cru que ses ordres puissent être interprétés de cette manière.
Ainsi le commandant a échoué
à lire dans l’esprit de Churchill, à deviner l’intention derrière la phrase.
Churchill aurait pu éviter cette erreur s’il avait ajouté des informations
supplémentaires à propos des navires Autrichiens. Mais s’il devait clarifier
chaque point de chaque ordre qu’il donnait pour éviter les ambiguïtés, son
travail aurait été impossible.
La solution n’est pas de
s’appesantir sur les détails. Ils prennent trop de temps, et ont leurs
propres coûts. Nous pouvons prétendre que les règles et les procédures sont
simples et claires, mais elles ne le sont pas. Par exemple, si vous donner à
quelqu’un l’instruction d’appuyer sur un bouton quand une lumière verte
s’allume et que la personne demande “qu’est-ce que le vert ?”, il n’y a aucun
moyen de répondre. Nous supposons que nous vivons dans une culture commune avec
cette personne où la signification du vert est connue, tout comme d’autres
références partagées. Si nous devons travailler à expliciter chaque supposition
derrière chaque requête, le travail en équipe et la coopération deviendraient
impossible.
Intention
Dans une équipe, un grand
nombre de choses positives surviennent lorsque l’intention est comprise et
partagée par tous, par rapport aux équipes où l’on dit quoi faire aux
personnes sans leur expliquer pourquoi. Cela améliore notamment
significativement l’autonomie et diminue le besoin de surveillance. Voici les
bénéfices :
- Améliorer
l’indépendance
- Améliorer la
performance
des équipes en réduisant les besoins de clarification
- Détecter les déviations par rapport aux
intentions effectuées par le leader
- Prévenir les erreurs à l’avance et
anticiper les problèmes
- Promouvoir
l’improvisation
- Réagir aux conditions
locales
sans avoir besoin d’attendre la permission
- Reconnaître les
opportunités
qui ne font partie du plan
- Définir des priorités afin de faire des
choix de compromis
- Continuer au delà du
résultat
sans avoir besoin d’attendre le prochain ordre
Mais comment communiquer
l’intention ? On peut par exemple utiliser l’Intention du Commandement de l’US
Army (voir le résumé du chapitre 1 de Ces
Idées qui Collent – Pourquoi Certaines Idées Survivent et d’Autres Meurent), c’est à dire communiquer
l’intention de la manière la plus concise et efficace possible. Elle véhicule
en général ces informations :
- Voici
ce à quoi nous faisons face
- Voici
ce que je pense que nous devrions faire
- Voici
pourquoi
- Voici
ce que vous devriez surveiller
- Maintenant,
parlez-moi
Voici les sept types
d’information qui peuvent être présentées à une personne pour l’aider à bien
comprendre ce qu’elle doit faire :
- L’objet de la tâche (les
objectifs aux plus hauts niveaux)
- L’objectif de la tâche (une image
du résultat désiré)
- La
séquence d’étapes dans le plan
- La
logique du plan
- Les
décisions clés qui peuvent devoir être faites
- Les
anti-objectifs (les résultats non désirés)
- Les
contraintes et autres considérations
Tous ces types d’information
ne sont pas toujours nécessaires, mais cette liste peut être utilisée comme une
checklist, pour déterminer s’il y a encore des détails à ajouter.
Il est également important de
noter que la capacité de lire l’esprit d’une personne dépend de la familiarité
que l’on a avec cette personne et de la clarté avec laquelle son intention a
été définie.
[ad#ban-bas]
- Chapitre
15 : Le Pouvoir de l’Analyse Rationnelle et le Problème de l’Hyper
Rationalité
L’hyper rationalité est un
désordre mental dans lequel la victime essaie de gérer tous les problèmes et
décisions sur une base purement rationnelle, en s’appuyant sur des formes de
raisonnement uniquement logiques et analytiques.
Elle est comparable à la
rétinite pigmentaire, maladie des yeux conduisant à ne plus avoir de vision
périphérique, qui est autrement plus gênante que la dégénérescence maculaire,
qui conserve la vision périphérique mais empêche la vision centrale plus
précise. Pour le comprendre, tendez votre poing le plus loin possible, puis
levez votre pouce et contemplez votre ongle : l’ongle représente uniquement
ce que vous verriez si vous étiez atteint de rétinite pigmentaire. Autant
dire que cela vous handicaperait beaucoup et que vous auriez les plus grandes
difficultés à vous mouvoir dans l’espace et à vous situer.
L’hyper rationalité est
semblable, dans le sens où l’individu qui en est atteint tente de baser toutes
ces pensées sur une seule source de pouvoir : la capacité d’appliquer des
procédures rationnelles, alors que de nombreuses autres sources sont utiles,
notamment si elles sont utilisées combinées entre elles.
L’analyse rationnelle est
toutefois une source pouvoir puissante et spécialisée qui peut jouer un
rôle limité dans de nombreuses tâches, un rôle dominant dans quelques tâches,
et parfois pas de rôle du tout.
Pour penser rationnellement,
nous devons effectuer différentes choses :
- Décomposer. Nous devons analyser
la tâche – casser la tâche, l’idée ou les arguments en petites unités et
éléments basiques, afin de pouvoir les manipuler.
- Décontextualiser. Puisque les contextes
crééent ajoutent de l’ambiguité, nous devons essayer de trouver des
éléments qui sont indépendants du contexte. Pour accomplir cela, nous
essayons de trouver une manière formelle de représenter le monde, de le
traiter comme une représentation, une image, un modèle. Nous essayons de
construire des théories et des cartes qui se substituent au fait d’avoir
une perception directe de la tâche ou de l’équipement.
- Calculer. Nous appliquons une
palette de procédures formelles sur les éléments, comme des règles de
logique déductives et des analyses statistiques.
- Décrire. Toutes les analyses et
représentations devraient être ouvertes à l’examen public.
Malgré sa puissance, la
pensée rationnelle a des limites :
- Manque d’éléments de base
Effectuer une analyse
signifie décomposer une situation ou un problème en ses constituants
essentiels. Cependant, il n’y a pas de composants “primitifs” qui existent
naturellement. Les composants sont définis arbitrairement et dépendent
des objectifs individuels et de méthodes de calcul. Il n’y a pas de “bonne”
manière de décomposer une tâche. Différentes personnes trouvent différents
schémas. La même personne peut également trouver différents schémas en
fonction des buts qu’elle poursuit. Si nous essayons de prédéfinir les éléments
de base, nous devons soit travailler avec des tâches approximatives ou
artificielles, ou prendre le risque de distordre la situation pour la faire
correspondre aux soi-disants éléments de base.
- Règles ambiguës
Les règles et procédures
prennent une forme qui est plus ou moins du type si-alors (le fameux
if-then en programmation). Elles semblent souvent simples, mais le plus
difficile est de bien appréhender si la condition antécédente, le “si”, a
été atteinte. C’est pourquoi les chercheurs préfèrent travailler en
laboratoire sur des problèmes artificiellement libres de contexte qui ne
souffrent d’aucune d’ambiguïtés. En dehors des laboratoires, il est difficile
de faire en sorte que le contexte soit suffisamment limpide pour que tout le
monde soit d’accord sur le fait que les conditions soient remplies.
L’épisode du Goeben montre bien un tel exemple où le contexte rend difficile
l’appréciation du fait que le “si” ait été atteint ou non : l’ordre de
Churchill signifiait “Si vous rencontrez une force supérieure, alors
ne livrez pas bataille”. Est-ce que le commandant de la flotte a violé cet
ordre en estimant que le Goeben était une force supérieure à ses douze navires
? Le contexte de la situation rend cette appréciation difficile.
- Difficultés de mettre en place les calculs
Quand les calculs demandent à
ce que les personnes estiment les probabilités, leur propre valeur ou de faire
d’autres jugements non naturels, nous allons au devant de problèmes.
- L’explosion des combinaisons
Les méthodes formelles
d’analyse rationnelle se heurtent à des difficultés quand elles considèrent un
grand nombre de facteurs. Voici ce que disent les chercheurs Schank et Owen :
Le problème avec les
déductions est qu’il y en a trop à prendre en compte. Si, par exemple, nous
faisons cinq déductions d’un fait, et cinq déductions supplémentaires de
chacune de ces déductions et ainsi de suite, alors la complexité du fait de
développer chaque chaîne de déductions devient au bout de quelques étapes
écrasante. La puissance de traitement n’est pas infinie, que ce soit chez les
humains ou les machines.
Ainsi il est important de
comprendre que l’analyse rationnelle est une source de pouvoir qui a ses forces
et ses faiblesses, et qu’il faut l’utiliser avec parcimonie et en harmonie avec
d’autres sources de pouvoirs.
- Chapitre
16 : Pourquoi de Bonnes Personnes Prennent de Mauvaises Décisions
Une mauvaise décision n’est
pas, selon Gary Klein, définie en fonction du fait que le résultat soit bon ou
mauvais ; une personne qualifiera une décision de mauvaise si le savoir
qu’elle a gagné la conduira à prendre une décision différente si une simulation
similaire se produit.
Comme nous l’avons vu,
l’expertise peut fournir des importantes sources de pouvoir, autres que
l’analyse rationnelle. Les personnes avec une plus grande expertise peuvent
voir le monde différemment. Les experts repèrent les problèmes plus facilement,
et ont des simulations mentales plus riches à utiliser pour diagnostiquer les
problèmes et évaluer le plan d’actions. Ils ont plus d’analogies sur lesquelles
s’appuyer.
L’expertise peut nous
apporter beaucoup de problèmes. Elle peut nous amener à voir les problèmes
d’une manière stéréotypée. Le sens de ce qui est typique peut être si fort
que nous ratons des signes de contradiction subtils.
Le problème est encore plus
criant lorsque l’on considère l’apprentissage à partir de l’expérience. Nous ne
voyons souvent pas de lien clair entre la cause et l’effet. Trop de
variables interviennent, et les délais temporels créent leurs propres
complications. Si des managers voient qu’ils ont du succès – en faisant en
sorte que leurs projets soient terminés dans les temps et en dessous de la
limite de budget alloué – est-ce que ce succès provient de leurs propres
compétences, de celles de leurs collaborateurs, d’une chance temporaire,
d’interventions de cadres de plus haut niveau, un mix de tous ces facteurs, ou
quelques autres cause ? Ce n’est pas facile de le dire.
Par exemple, les historiens
ont beaucoup étudié la grande dépression ou crise de 1929. Franklin Roosevelt a
été président des Etats-Unis en 1932 pour aider la nation à regagner sa
prospérité, et il a mis en place de fortes actions. Certains historiens et
économistes disent que ces actions ont eu un effet positif, d’autres disent
qu’elles ont empirés la situation. La crise de 1929 a été un évènement majeur
qui a été scruté à la loupe et pourtant même aujourd’hui, 80 ans plus tard,
nous ne savons toujours si les actions de Roosevelt ont été efficaces pour
redresser l’économie. La situation est tout simplement trop complexe pour
être analysée.
A cause de ces difficultés à
interpréter les relations de cause à effet, les hommes politiques ne peuvent
pas atteindre de hauts niveaux d’expertise. Ils peuvent certainement
apprendre les procédures nécessaires pour devenir politiciens, par exemple en
allant aux comités les plus influents, en forgeant des liens avec des
lobbyistes, en donnant des faveurs aux bonnes personnes. Mais ils ne peuvent
pas apprendre les impacts à long terme de la législation qu’ils ont mis en
place. Ils ne peuvent pas apprendre les dynamiques causales entre leurs
lois et d’éventuels changements sociaux. Leur modèle mental n’est ni flexible
ni riche.
Le chercheur Jim Schanteau
suggère ainsi qu’aucune vraie expertise ne peut être construite quand :
- Le
domaine est dynamique
- Nous
devons prédire le comportement humain
- Nous
avons moins de chances d’avoir un feedback
- La
tâche n’est pas répétée suffisamment pour que nous ayons un sens de
ce qui est typique
- Nous
avons fait trop peu d’essais
Sous ces conditions, nous
devrions être prudent si nous supposons que l’expérience se transforme en
expertise. Dans les domaines de cette sorte, l’expérience peut nous donner des
routines fluides, qui montrent que nous faisons cela depuis un moment. Mais notre
expertise peut ne pas aller au delà de la surface des routines ; nous n’aurions
alors pas la chance de développer une expertise sur laquelle nous appuyer en
toute confiance.
- Chapitre
17 : Conclusions
Ce livre est une exploration
des forces et capacités de l’être humain. En dépit des fantaisies de
l’expérience, nous pouvons donner un sens raisonnable à notre monde.
Même quand nous n’atteignons pas de haut niveaux d’expertise, même quand nous
sommes confrontés à des facteurs d’incertitude et d’autres facteurs de stress,
nous trouvons généralement des moyens d’atteindre et de peaufiner nos
objectifs.
Critique du livre :
Ce livre est dense, et
quelque peu lourd à lire en Anglais. Le résumer m’a pris plus de 10 heures, et
j’ai sauté quelques chapitres qui m’ont parus moins intéressants que les
autres. Mais quel intérêt, quelle puissance il dégage ! Bien loin des
traditionnelles approches rationnelles de la prise de décision, Gary Klein nous
emmène en dehors des sentiers battus pour nous expliquer que les personnes
n’utilisent que rarement cette approche rationnelle, et nous donne de
nombreuses autres manières de prendre des décisions, qu’il explique en mêlant
merveilleusement théories et exemples concrets.
Il réhabilite ainsi
l’intuition en la définissant et met en lumière les forces et limites de
l’esprit humain d’une manière absolument saisissante. Après l’avoir lu
et résumé, je m’interroge sur la transformation de ce nouveau savoir en actions
concrètes, mais ce qui est certain c’est que j’ai upgradé mon esprit et que
je perçois à présent de manière bien plus précise la manière dont l’esprit
humain fonctionne et la manière dont nous prenons des décision. Mon
modèle mental n’est pas du tout le même que celui que j’avais lorsque j’ai
ouvert ce livre pour la première fois, et j’ai l’impression absolument prenante
du fait que ce modèle est à présent bien plus acéré et pertinent. Ce qui est
fort aussi, c’est que l’auteur met très bien en avant les limites de nos
connaissances et de nos approches actuelles, et met particulièrement en
valeur les biais qui peuvent corrompre les études scientifiques, tout comme
l’infini complexité du cerveau humain et l’importance des choses qui nous
restent à apprendre à son sujet.
J’ai donc du mal à percevoir
aujourd’hui comment ce nouveau modèle mental se traduira concrètement, mais il
est certain qu’il ne peut que me rendre plus prudent vis à vis de l’expertise,
plus conscient de la relativité et des limites des savoirs, et de ce qui fonde
l’efficacité du travail en équipe et les décisions qui sont prises
quotidiennement.
Je le recommande donc. Ce
livre est un vrai bijou de stimulation intellectuelle qui devrait faire
bouillonner votre cerveau bien au delà de sa lecture .
The Creative Habit (Devenir
Créatif)
Titre en français : Devenir
Créatif
Phrase-résumée de “Devenir
Créatif”: La
créativité s’apprend, se nourrit et s’entretient ; pour que l’inspiration coule
en nous et jaillisse de notre esprit, il faut s’y préparer, avoir ses rituels
qui la convoque, connaître son ADN créatif- ce pour quoi nous sommes fait,
utiliser sa mémoire et relier des choses disparates entre elles, organiser ses
documents de travail pour toujours savoir où les retrouver, savoir gratter la
surface des choses pour en extirper l’essence, utiliser les accidents et
incidents qui se manifestent dans nos vie, avoir une idée-fondation qui sert de
colonne vertébrale à notre création, utiliser ses talents à bon escient,
reconnaître les impasses et les moments où tout semble nous réussir, savoir
échouer, et garder son souffle sur le long terme – jusque la fin.
De Twyla Tharp, 243 pages,
publié en 2003.
Résumé et chronique de
“Devenir Créatif” :
Tout d’abord, ce livre est
beau. Non seulement d’un point de vue purement esthétique, comme l’est 45
méthodes efficaces pour Recruter avec discernement, mais aussi parce que de
tous les livres de mon défi
Personal MBA
que j’ai lu, c’est celui qui mêle le mieux la forme et le fond, utilisant l’un
pour renforcer l’autre. Etant écrivain amateur (de science-fiction), je suis particulièrement
sensible à cela : pourquoi les livres d’aujourd’hui devraient-ils se contenter
de tristes lettres noires sur fond blanc, alors que les technologies modernes
permettent tant de créativité ? Il est temps que les écrivains comprennent que
leur espace d’expression n’est pas cantonné aux seuls mots, mais aussi à la
manière dont ils sont représentés.
The Creative Habit arrive brillamment à sortir
de ce canevas hérité des siècles passés en utilisant une mise en forme
originale et sobre pour mettre en valeur les éléments clés de son contenu. Cela
passe par des mots mis en couleur, ou d’une taille de caractère plus grande que
le reste de la phrase, ou d’un placement libre dans la page, ou de fonds de
page grisés ou de dessins judicieusement disposés pour illustrer l’oeuvre. Le
livre est ainsi un régal à lire et il est beaucoup plus facile d’en tirer
l’essentiel – il suffit presque de lire les grands mots en rouge. Le livre qui
utilise avec la plus grande excellence la forme pour mettre en valeur le fond –
en arrivant presque à toucher la perfection – est The October Man Sequence,
mais seuls les initiés le connaissent.
Exemples de la mise en forme
agréable du livre
Mais la beauté de The
October Man Sequence reste insurpassée. C’est une oeuvre d’art à part
entière.
Twyla Tharp est une danseuse Américaine
et chorégraphe, née en 1941. Elle a créé de nombreux ballets et comédies
musicales dont la plupart ont été de grands succès et certains ont été joués à
Broadway, elle a dirigé les séquences d’opéra du film Amadeus et a elle a reçu de nombreux
prix pour sa carrière, commencée en 1965. Il y a sur Youtube de nombreux
extraits de ses créations, et je vous invite particulièrement à visionner cet extrait de
Movin’ Out –
une comédie musicale basée sur les chansons de la star de rock Billy Joel – pour vous faire une idée
de son travail.
Pour de nombreuses personnes,
le commencement, symbolisé par le fait de se retrouver dans une salle vide, est
quelque chose de profond, de mystérieux et de terrifiant. C’est ouvrir son
logiciel de traitement de texte et se retrouver devant une page blanche. C’est
prendre ses pinceaux et contempler sa toile vierge et immaculée. C’est prendre
ses outils et se diriger vers son bloc de pierre brute. C’est être devant son
piano, les doigts au dessus des touches – pour créer et non pour jouer.
L’espace blanc peut-être
humilant. Certaines personnes ne peuvent le gérer, et choisissent de l’éviter.
Pour Twyla Tharp, y faire face est son métier. Elle retrouve dans une pièce
blanche vide un mélange de challenge et de trépidation, et aussi de paix et de
promesses. Remplir cette pièce vide constitue son identité. Elle est devenue
son toit.
Or la créativité n’est pas
l’apanage des artistes. Elle est importante pour les hommes d’affaires qui
recherchent de nouvelles manières de vendre, pour les ingénieurs qui essaient
de résoudre un problème, pour les parents qui veulent que leurs enfants voient
le monde de plus d’une manière.
Nous pouvons avoir un don et
être particulièrement doué pour créer dans un domaine en particulier, mais que
nous ayons un don ou pas, il n’y a pas de créativité sans apprentissage, sans
préparation et sans routines quotidiennes devenuent une seconde nature.
Pour être créatif, vous devez
savoir comment vous préparer à être créatif.
C’est l’objet de ce livre.
Twyla Tharp nous fait donc
partager le fruit de ses 35 années d’expérience pour nous aider à développer,
entretenir et nourrir notre créativité, quelle qu’elle soit. Chaque chapitre –
sauf le premier – est agrémenté d’exercices, pour nous aider à pratiquer les
concepts qu’elle vient d’évoquer. J’ai inclus un résumé de ceux qui m’ont plus
dans la revue chapitre par chapitre :
- Chapitre
2 : Les rituels de préparation (rituals
of preparation)
Tous les artistes ont des
rituels – des habitudes automatiques et décisives – qui les aident à alimenter
leur créativité et la renouveler chaque jour.
Un rituel permet de supprimer
les questions – pourquoi je fais cela ? Est-ce que j’aime cela ? – qui peuvent
se poser à vous quand vous vous réveillez le matin, l’esprit encore embrumé, et
que votre motivation est au plus bas. Si vous avez créé intelligemment votre
rituel, il s’agit d’une habitude que vous accomplirez tous les jours sans
réfléchir et qui vous amènera tous les jours un peu plus vers votre objectif.
Par exemple, le compositeur
Igor Stravinsky faisait la même chose tous les matins en arrivant au studio
pour travailler : il jouait au piano une fugue de Bach. Ses raisons profondes
sont connues de lui seul, mais à chaque fois qu’il avait terminé de jouer, son
esprit était éveillé, ses doigts échauffés, son esprit focalisé sur la musique,
et tout son être était enclenché dans le travail, comme s’il avait appuyé sur
un interrupteur. C’est ce que sont les rituels – des habitudes répétées si
souvent qu’elles induisent en nous un état d’esprit propice à ce que nous
voulons faire.
De même, Beethoven commençait
toutes ses journées avec le même rituel : une promenade matinale pendant
laquelle il écrivait sur un carnet de notes les premières notes de l’idée
musicale qui lui venait inévitablement à l’esprit.
Les exemples sont
innombrables et pas seulement pour les artistes. Les rituels sont profondément
enracinés dans l’âme humaine, et ont probablement étés inventés dans les
sociétés primitives pour conjurer les peurs – quelles qu’elles soient. Les
rituels ont bien changés depuis, mais leur objectif reste le même. Créez vos
propres rituels, en vous concentrant sur le bénéfice que vous voulez en
retirer. Puis restez-y collés. Voici un article
pour vous guider dans la création de rituels.
- Exercice 4 : Donne moi
une semaine sans
Beaucoup de personnes font
des diètes et des régimes. Pour ne pas en faire d’un autre genre ? Pendant une
semaine, privez-vous de quelque chose qui fait partie de votre quotidien comme
:
– Les miroirs : Une
semaine sans vous regarder dans la glace peut-être une expérience fascinante.
Elle vous force à penser à vous d’une autre manière.
– L’heure : Laissez
votre montre dans un tiroir. Ne regardez pas les horloges. Arrêtez de dépendre
de machines pour jauger le temps qui passe. Comment faisaient nos ancêtres, il
n’y a pas si longtemps ?
– Les journaux :
Arrêtez de lire les journaux et les magazines pendant une semaine (online ou offline).
C’est comme de prendre une semaine de vacances sur une île perdue. Qu’avez-vous
perdu ? Et qu’avez-vous gagné ?
– Parler : Pendant une
semaine, ne dites que l’essentiel. Pas un mot superflu.
- Chapitre
3 : Votre ADN créatif (your
creative DNA)
Nous avons tous en nous des
talents créatifs instinctifs, que Twyla Tharp appelle notre “ADN créatif”. Il
se manifeste de différentes manières, et notamment par la distance de laquelle
vous regardez le monde – est-ce que vous êtes attentifs aux détails ou plutôt à
la vision d’ensemble ?
Si vous comprenez quel est
votre ADN créatif, alors vous pourrez comprendre l’histoire que vous essayez de
dire au monde, et vous pourrez voir comment cette histoire se déroule dans les
fils quotidiens de votre travail. L’auteur propose 33 questions pour nous aider
à définir notre biographie créative et à cerner l’ADN créatif sous-jacent.
- Chapitre
4 : Utilisez votre mémoire (Harness
your memory)
La mémoire est une des
fondations de la créativité, non pas en tant que telle – il ne suffit pas de
pouvoir réciter par coeur les sonnets de Shakespeare pour devenir un poète –
mais parce qu’elle conserve des faits, des fictions et des sentiments que nous
pouvons ensuite relier entre eux en trouvant de nouvelles manières de
les connecter. Il s’agit de métaphores.
Or, la métaphore est l’âme
de l’art, si ce n’est l’art lui-même. C’est la capacité de représenter, de
substituer des choses par des symboles. La métaphore, comme l’écrit Cynthia
Ozick, “transforme l’étrange en familier. C’est la règle même pour les
métaphores les plus simples – la mer sombre comme le vin d’Homère, par exemple.
Si vous connaissez le vin, dit l’image, vous verrez la mer”.
Si tout art est métaphore,
alors l’art commence par la mémoire. Pour apprécier pleinement la puissance de
votre mémoire, vous devez en apprécier ses formes les plus exotiques, cachées à
la périphérie. Nous nous rappelons bien plus que ce que nous pensons, par des
manières que nous n’envisageons pas :
- La mémoire musculaire
La mémoire musculaire est une
des mémoires les plus performantes. C’est le fait que, après la répétition
diligente et l’entraînement de certains mouvements physiques, votre corps s’en
souvient des années – et même des décennies – après que vous ayez cessé de les
faire. C’est ce processus qui est à l’oeuvre pour les danseurs, les pianistes,
les sportifs, les peintres, quand nous faisons du vélo…
La mémoire musculaire est
utile dans le processus créatif, peut-être davantage pour acquérir des
compétences que pour développer l’inspiration. Ainsi, il est possible de
s’entraîner à l’écriture en recopiant ou en traduisant les oeuvres de ses
écrivains favoris, pour comprendre comment l’auteur a structuré ses phrases,
agencé ses mots, construit son histoire. Proust a passé 12 ans de sa vie à
traduire et annoter les écrits de l’historien d’art Anglais John Ruskin, et a
écrit dans Le Figaro des articles imitants le style d’écrivains du
XIXème siècle comme Balzac ou Flaubert . Raymond Chandler a écrit des imitations du
style d’Hemingway pour absorber ce qu’il appréciait le plus chez cet écrivain.
C’est le même processus qui est à l’oeuvre chez un étudiant des Beaux-Arts qui
prend son carnet de dessin et se rend dans un musée pour recopier pendant des
heures la toile d’un maître. Les compétences s’affinent au cours de l’action.
Note : Étant écrivain amateur, je
trouve cette suggestion fort judicieuse, alors qu’elle était jusqu’à présent
associée confusément dans mon esprit à la lâcheté infâme du plagiat. Et
pourtant, tous les écrivains sont inspirés par d’autres qu’ils admirent et ont
construits leur style en lisant d’abord. Et j’apprend beaucoup en traduisant
les articles de Léo Babauta sur Habitudes
Zen – j’aime
son style épuré, imagé et allant droit à l’essentiel. Mais je ne vois pas très
bien ce que la mémoire musculaire vient faire là dedans. Pour un dessinateur ou
un peintre passe encore, mais un écrivain ? Il me semble que nous retenons
davantage les concepts, en traduisant ou recopiant, qu’un “mouvement de
poignet” qui nous permettrait d’écrire de manière automatique de beaux passages
s’inspirant du style de tel ou tel écrivain.
- La mémoire virtuelle
C’est la capacité de se
projeter dans les émotions et les sentiments de notre passé, et de les laisser
s’exprimer physiquement – les acteurs font cela tout le temps. Elle peut
également servir à visualiser le futur.
- La mémoire sensuelle
Elle est extrêmement
puissante elle aussi, c’est elle qui est à l’oeuvre lorsqu’une odeur ou une
saveur ou un son ou une couleur vous plonge dans votre passé. Son emblème est
la madeleine de Proust.
Nous l’avons tous
expérimentée, en sentant une odeur qui nous a marquée pendant notre enfance –
essayez les colles cléopâtre pour voir.
- La mémoire
institutionnelle
C’est la mémoire collective
des organisations, de la petite association de quartier à la multinationale.
Elle se trouve dans les archives et enfermée dans les cerveaux des personnes.
Pour y accéder, il faut plonger dans les fichiers et écouter réellement les
personnes qui y ont travaillés pendant longtemps.
- La mémoire ancestrale
Selon l’auteur, c’est la
mémoire, gravée en nous, de ce qui s’est passé avant.
Ainsi cette image est un
kaléidoscope de centaines de fragments de poteries composé par le Docteur Yosef
Garkinkel
représentant la danse telle qu’elle se pratiquait il y a 5 000 à 9 000 ans.
Quand Twyla Tharp la contemple, elle ressent une intense impression de déjà-vu.
Si vous avez déjà dansé dans un groupe, vous pouvez sentir dans vos tripes que
ces personnes sur la poterie sont vos aïeux.
Note : Je ne suis pas d’accord
avec l’approche mystique de l’auteur. Pas besoin d’invoquer une quelconque
mémoire ancestrale (qui serait stockée où ? transmise comment ?) pour expliquer
le sentiment de compréhension et d’empathie qu’évoque une scène de danse, même
plusieurs fois millénaires. Tous les êtres humains ont des fondamentaux
universaux en commun. Le langage, la musique et la danse en font partie, tout
comme la pensée symbolique et la capacité de créer des outils. Les humains
parlent. Les humains chantent. Les humains dansent. Et ce depuis plusieurs
dizaines de milliers d’années au moins. Nous avons certes tous en commun les
bases génétiques nécessaires à ces comportements, mais cela ne constitue pas
pour autant une mémoire, en tout cas pas au sens où l’entend Twyla Tharp.
- Exercice 9 : Creuser
pour la Mémoire dans une Photo
Trouvez une photo de vous
étant bébé ou très jeune enfant. Qu’est-ce que vous voyez qui est
indiscutablement annonciateur ou similaire à ce que vous êtes aujourd’hui, à
votre vie ? Qu’est qui est vaguement similaire ? Qu’est-ce qui ne vous suggère
rien ou ne ressemble pas à ce que vous êtes ? Qu’est-ce qui s’est terminé à
l’opposé de ce que vous voyez ? Pourquoi ces quatre différents chemins ? Expliquez-le
à vous même.
Vous pouvez aussi faire
l’exercice avec n’importe quelle photo de vous, en famille ou non. L’objectif
est de se connecter à quelque chose d’ancien pour qu’il devienne nouveau.
Regardez et imaginez.
[ad#ban-bas]
- Chapitre
5 : Avant de penser en dehors de la boîte, vous devez commencer avec une
boîte (before
you can think out of the box, you have to start with a box)
Dans ce chapitre, Twyla Tharp
a une approche similaire à GTD. Mais là où David Allen a
une approche sèche, très voire trop pratico-pratique, Twyla Tharp propose
quelque chose de plus fluide, plus ouvert. Mais les fondamentaux sont les mêmes
: avoir un système de classement permettant de retrouver facilement toute la
documentation nécessaire à la réussite d’un projet. La mémoire, malgré toute sa
puissance, est faillible. Avant de se lancer à corps perdu dans un projet, il
faut se documenter au mieux pour disposer d’une base solide pour créer.
Il faut juste comprendre que
la boîte n’est pas un substitut à la création. Elle ne compose pas ou n’écrit
pas ou ne créer pas de pas de danse pour nous. C’est un outil, rien de plus. Il
faut aussi faire attention à ce qu’elle se transforme pas en machine à procrastiner. De nombreuses personnes
ayant un projet vont ainsi remplir leur dossier ou leur boîte du fruit de leurs
recherches, recherches qui finissent par devenir inlassables alors que le
projet en reste au point mort.
- Chapitre
6 : Gratter (stratching)
Les premiers pas d’un acte
créatif sont comme de tâtonner dans le noir : aléatoires et chaotiques,
fébriles et craintifs, avec beaucoup de travail sans résultat apparent ou fin
définissable. Vous ne pouvez pas juste danser ou peindre ou écrire ou sculpter.
Ce sont juste des verbes. Vous avez besoin d’une idée tangible pour commencer.
Cette idée, aussi minuscule soit-elle, est ce qui transforme un verbe en un nom
– peindre en une peinture, sculpter en une sculpture, écrire en un texte,
danser en une danse.
Pour trouver cette minuscule
idée, rien de tel que de gratter. C’est comme de gratter un ticket de loterie
pour voir si vous avez gagné : il s’agit de creuser dans tout pour trouver
quelque chose. Gratter prend de nombreuses formes.
Vous pouvez gratter en lisant
des livres, en faisant attention à votre environnement, en changeant
d’environnement – en réservant un vol pour Rome par exemple, en ayant confiance
dans le fait que vous trouverez votre prochaine grande idée dans cette ville
inspirante – en regardant un film, etc. C’est prêter attention à certains
petits détails qui vont vous inspirer, vous donner de petites idées qui
nourriront ensuite vos grandes idées.
Vous devez pour cela vous
ouvrir à la fois à vous-même et au monde. Le psychologue Américain Stephen
Kosslyn dit que toutes les idées peuvent être décomposées en 4 étapes :
- Générer l’idée, généralement à
partir de la mémoire ou de l’expérience ou de l’activité.
- Retenir l’idée. Je retiens de
mon expérience, de GTD et du chapitre 5 qu’il faut la noter la plus vite
possible. Au bon endroit.
- Examiner l’idée. L’étudier et
faire des liaisons et des déductions à son sujet.
- Transformer l’idée. L’altérer d’une
manière ou d’une autre pour qu’elle corresponde mieux à vos objectifs.
Idées pour rechercher des
idées :
- La lecture.
- Les conversations de tous les jours,
particulièrement pour ceux devant raconter des histoires, des commerciaux
aux écrivains aux compositeurs de chansons.
- Les travaux et oeuvres des autres
personnes. Une visite à un musée ou une exposition peut vous donner
une idée qui change tout.
- Les mentors et les héros. Marcher
dans les pas de quelqu’un de plus grand ou plus expérimenté que vous peut
être bénéfique. Mais attention à ne pas vous transformer en imitateur
plutôt qu’en créateur. Tôt ou tard, il vous faudra vous démarquer de
votre mentor ou de votre héros.
- La nature. Se plonger dans la
richesse sans cesse renouvelée de la nature peut être une source
incommensurable de créativité. Mozart et Beethoven, par exemple, étaient
d’ardents amoureux des oiseaux et de leurs chants.
Note : Je suis entièrement d’accord
avec l’auteur sur ce point. J’ai en permanence mon programme “écrivain” qui
tourne en tâche de fond dans mon esprit. Je peux avoir des idées pour mes
récits n’importe où et n’importe quand – en écoutant un podcast ou une émission
de radio, en travaillant, en rêvant, en lisant, en rencontrant des nouvelles
personnes, en discutant, etc. Je m’empresse de noter ces idées quelque part,
puis de les ranger dans un système de classement que je connais bien et où je
saurai les retrouver (j’utilise le logiciel OneNote). Je ne le faisais pas
avant, et nombre de ces idées se sont évaporées alors que je pensais pouvoir
m’en rappeler. Ne faites pas la même erreur.
- Exercice 12 : Lire de
manière archéologique
Plutôt que de lire des livres
sur un sujet dans l’ordre chronologique, comme le font la plupart des
personnes, essayez de commencer par les livres contemporains, puis remontez le
temps jusqu’aux ouvrages fondamentaux. En philosophie par exemple, vous pouvez
commencer par Nietzsche pour finir par Euripide.
Vous pouvez aussi lire
l’oeuvre complète d’un auteur en commençant par son dernier livre pour finir
par son premier. La lecture archéologique n’a pas pour but le plaisir, elle
s’apparente à creuser un grand trou pour y trouver les pépites de l’oeuvre d’un
auteur ou d’un thème particulier, puis de les travailler jusqu’à en extirper de
nouvelles idées.
- Chapitre
7 : Les accidents vont survenir (accidents
will happen)
Il est important de planifier
son travail pour pouvoir s’organiser efficacement. Mais il y a une différence
entre planifier et rigidifier. Vous ne devez pas laisser un planning inhiber
l’évolution naturelle de votre travail.
Un plan est comme un
échafaudage autour d’un building. Quand on construit l’extérieur, l’échafaudage
est vital. Mais une fois que le corps du bâtiment est construit et que l’on
commence à travailler son intérieur, l’échafaudage disparaît.
Ainsi est le paradoxe de la
créativité : pour être créatif, vous devez savoir comment vous préparer à être
créatif, mais un bon planning ne suffira pas à couronner vos efforts de succès.
Vous devez être ouvert aux incidents, aux accidents, aux changements. Vous
devez être ouverts à la chance. La chance est une compétence. Pour être
ouvert à la chance, il faut rechercher ardemment une solution à quelque chose
et être attentif aux moindres signes qui vont dans ce sens.
Ainsi en est-il de la pomme
de Newton (même si c’est certainement une légende, l’image reste valable), de
la découverte de la vulcanisation du caoutchouc
par Charles Goodyear,
et de nombreuses autres découvertes scientifiques.
Pour être chanceux, vous
devez améliorer votre tolérance à l’ambiguité. Planifiez seulement jusqu’à un
certain point. Laissez de la place au hasard.
De plus, la réussite n’est
pas seulement un facteur de ressources. Bien souvent, les limites des
ressources – qu’elles soient matérielles ou temporelles – sont des bénédictions
secrètes, car elles nous poussent à nous dépasser et à faire l’impossible, et
donc à faire de notre mieux. Car comme le dit Earl Nightingale dans Lead
the fied, le
désir est plus puissant que la satisfaction de l’accomplissement. Avoir des
ressources illimitées et carte blanche pour un projet peut être une malédiction
car cela peut nous donner le sentiment que “c’est dans la poche” et que nous
n’avons pas besoin de nous démener pour réussir. Rien ne saurait être plus
faux.
- Chapitre
8 : La colonne vertébrale (spine)
La colonne vertébrale de
votre création est votre première idée forte. Vous avez gratté pour trouver une
idée, vous l’avez travaillée, et vous l’avez fait éclore en la colonne
vertébrale de votre création. Elle sera votre petit secret, celui qui
structurera toute votre création et lui donnera une charpente forte autour de
laquelle la construire.
Votre colonne vertébrale peut
prendre de nombreuses formes. Ainsi la trilogie originelle de La Guerre des
étoiles s’inspire fortement des travaux sur la mythologie de
l’anthropologue Joseph
Campbell et
de l’archétype du Héros et de son parcours initiatique. Les 33 variations de Diabelli qu’à composé Beethoven sont
toutes basées sur une petite composition de Diabelli. La nouvelle de l’écrivain
américain Bernard
Malamud, The
Natural, sur la réapparition mystérieuse d’un joueur de baseball réputé
disparu il y a 20 ans, est basée sur la mythologie de la Quête du Graal.
Une fois que vous aurez
accepté la puissance de la colonne vertébrale dans l’acte créatif, vous
deviendrez beaucoup plus efficace dans votre créativité.
- Chapitre
9 : Les compétences (skill)
Au plus vous connaîtrez les
tenants et aboutissants de votre métier, au plus vous pourrez exprimer vos
talents. Les grands compositeurs sont souvent d’éblouissants musiciens. Un
grand chef cuisinier peut hacher et découper mieux que n’importe qui dans sa
cuisine. Les meilleurs écrivains sont ceux qui lisent le mieux et le plus. Un
entrepreneur à succès peut faire tout et n’importe quoi – entreposer des
marchandises dans l’entrepôt, négocier avec des vendeurs, développer un
produit, construire une campagne marketing, conclure un contrat – aussi
bien, si ce n’est mieux, que tous ceux qui travaillent pour lui.
Le savoir-faire est ce qui permet
de créer un pont entre ce que nous voyons dans notre esprit et ce que nous
pouvons produire. Il est ainsi vital d’être conscient de ses forces et de
ses talents – vous pouvez commencer par Strenghts
Finder – car
c’est ce qui vous permettra de vous distinguer, de porter haut et fort le
message que vous avez à faire passer au monde.
Il faut donc sans cesse
améliorer et affiner ses compétences, et pas seulement en répétant et en
s’exerçant. L’entraînement n’amène pas à la perfection. L’entraînement parfait
amène à la perfection. Une fois que vous aurez développé un ensemble de
compétences, vous pourrez vous appuyer dessus votre confiance en vous. Et la
personnalité est une compétence comme une autre. Vous pouvez choisir et
développer de nouveaux aspects de celle-ci qui attireront les personnes à vous
et fera qu’ils voudront vous aider à apprendre et à vous améliorer. Voir Lead
the fied.
Mais attention à ce que
l’expérience ne soit pas le cercueil de vos innovations. La technique n’est pas
tout. Quelque chose de plus est requis – ou peut-être quelque chose de moins.
En effet, souvent l’inexpérience efface la peur – car elle empêche de se représenter
clairement quels sont les obstacles qui vont se présenter à nous. Ainsi, elle
nous permet de réaliser des choses que nous aurions cru impossibles avec plus
d’expérience.
Si vous arrivez à trouver le
parfait équilibre entre le développement de vos compétences et l’ouverture sur
le hasard et l’ambiguïté, alors vous atteindrez peut-être l’état de grâce, la
maîtrise complète de votre domaine qui fera de vous un expert demandé et
reconnu.
- Chapitre
10 : L’enlisement et les voies d’accélération (ruts and grooves)
Parfois, cela arrive : malgré
toutes les bonnes habitudes que vous avez développé, les rituels de
préparation, les outils d’organisation, les techniques pour gratter les
premières idées, il y a un moment où la créativité vous quitte. Vous êtes
devant la toile, la page, le clavier, l’écran, et rien ne vient. Vous êtes
enlisé. Malgré tous vos efforts, vos roues ne font que patiner sans vous faire
avancer, éclaboussant tout le monde autour de vous.
Un enlisement peut-être la
conséquence :
- D’une mauvaise idée. Vous n’auriez
pas dû commencer ce projet au départ.
- D’un mauvais timing. Pour une
raison ou une autre, vous êtes désynchronisé avec le monde. Vous
pouvez avoir l’idée la plus lumineuse du siècle, si le monde n’est pas
prêt à la recevoir, vous pouvez patiner pendant des années.
- D’une malchance. Les circonstances
conspirent contre vous.
- Du fait de se cantonner à des méthodes
testées et approuvées, alors que le monde a changé et en requiert de
nouvelles.
Il n’est pas toujours évident
de s’apercevoir que nous sommes enlisés. Nous devons d’abord 1) voir que nous
le sommes, 2) l’admettre et 3) en sortir.
Si vous vous apercevez que
vous êtes prisonnier d’un profond enlisement, ce dont vous avez réellement besoin
est d’une nouvelle idée. Pour cela, Twyla Tharp propose de nombreuses
astuces et autres trucs. Vous pouvez aussi pratiquer ce que propose Earl
Nightingale dans Lead
the fied
(toujours) : prendre une feuille de papier, y écrire en haut votre problème,
puis en dessous toutes les idées qui vous viennent à l’esprit pour le résoudre.
Ne vous arrêtez pas avant d’en avoir écrit au moins 20. Souvent, les premières
viennent facilement, puis à partir d’un certain seuil, qui peut être la
cinquième ou la dixième, trouver les autres devient difficile, voire très
difficile. Et pourtant, c’est souvent la dix-neuvième ou la vingtième qui vous
apportera la solution. Persévérez.
Mais les enlisements ont leur
pendant, les voies d’accélération. La voie d’accélération est le meilleur
endroit du monde. Quand vous y êtes, vous avez la liberté d’explorer, tout ce
que vous questionnez vous amène à de nouvelles avenues et de nouvelles routes, tout
ce que vous touchez touche miraculeusement quelque chose d’autre et le
transforme en quelque chose de mieux. Quand vous vous levez le matin, vous
savez exactement ce que vous allez faire de votre journée. C’est ce que les
athlètes appellent “la zone”.
Le problème de la voie
d’accélération est que vous savez rarement que vous allez vous y engager avant
d’y être. N’importe quoi peut vous y amener, et parfois les raisons vous
sembleront mystérieuses. Et le lendemain, la voie est partie. Ou elle dure plusieurs
jours, semaines, mois. Vous ne le savez pas.
Il est donc important d’en
tirer le meilleur parti, et de pouvoir l’allonger au maximum. Twyla Tharp nous
donne plusieurs de ses astuces pour y arriver.
- Exercice 27 : Faites un
verbe
Quand vous êtes dans une
impasse créative, faites cet exercice. Prenez un verbe et faites le
physiquement. Cela peut-être n’importe quel verbe impliquant une action
réalisable, comme pousser, sauter, courir, marcher, se tortiller, tournoyer,
etc. La chimie du cerveau est inséparable de la chimie du corps. En donnant
l’occasion à ce dernier de s’exprimer différemment, vous donnez l’occasion à
votre cerveau de penser autrement.
- Chapitre
11 : Un “A” en échec (an
“A” in failure)
Il est très important
d’échouer. Les meilleurs échecs sont les échecs privés que vous faites dans le
confinement de votre bureau. Les échecs privés sont géniaux.
Qu’est-ce qui est aussi
merveilleux à propos de ces échecs ? C’est simple : au plus vous échouerez en
privé, au moins vous échouerez en public. De bien des manières, l’acte créatif
est une affaire d’édition. Vous supprimez ou modifiez les mauvaises idées qui
ne vont pas plaire au public. Cela exerce notre jugement. Il y a plusieurs
manières d’échouer :
- L’échec des compétences. Vous avez
une idée en tête mais n’avez pas les compétences requises pour la mettre
en pratique.
- L’échec du concept. Vous avez une
idée faiblement construite qui ne s’insère pas correctement dans votre
vie.
- L’échec du jugement. Vous laissez
quelque chose dans votre idée ou votre projet qui aurait dû être retiré –
et cela déséquilibre l’ensemble de votre création.
- L’échec des nerfs. La pire. Vous
avez tout ce qu’il faut pour vous excepté les tripes nécessaires pour
supporter votre idée et l’explorer à son plein potentiel.
- L’échec des répétitions. Malgré
avoir essuyé un ou plusieurs échecs semblables, vous répétez les mêmes
erreurs.
- L’échec de la négation. La plus
profonde. Créer quelque chose de nouveau et de frais est un acte
audacieux, présompteux. Vous considérez que le monde se sent concerné par
ce que vous avez à dire. Et s’il ne sent vraiment pas concerné, vous vous
enfermez dans le déni en vous sentant incompris et en maudissant le monde
qui ne comprend pas votre génie.
Twyla Tharp nous livre
ensuite une intéressante expérience personnelle de semi-échec en nous racontant
la douloureuse genèse de Movin’Out – le spectacle même dont vous avez pu
voir un extrait sur Youtube en début d’article.
- Chapitre
12 : La course de fond (the
long run)
Ce n’est qu’à 58 ans que
Twyla Tharp s’est finalement senti comme un “maître de la chorégraphie”. Pour
la première fois de sa carrière, à l’occasion de son 128 ème ballet, The
Brahms-Haydn Variations, elle s’est sentie parfaitement maître de tous les
composants qui font la danse – la musique, les pas, les motifs, le déploiement
des personnes sur la scène, la clarté de l’objectif. Elle avait finalement les
compétences pour remplir le gouffre qui se trouvait entre ce qu’elle voyait
dans son esprit et ce qui se passait effectivement sur scène.
L’achèvement de la maîtrise
prend du temps. Soyez patient. N’abandonnez jamais.
Critique de “Devenir Créatif”:
Après le très sec GTD, ce livre est d’un grand
rafraîchissement. Il est agréable à lire, bourré d’idées, d’astuces et de
méthodes pour développer et entretenir sa créativité, dans à peu près n’importe
quel domaine. Il m’a donné de nombreuses idées pour l’écriture, le business, et
même pour le théâtre d’impro que je pratique en tant qu’amateur. Il est
tellement riche que chacun y trouvera son compte, et vous mettrez longtemps
avant d’épuiser complètement les exercices proposés à la fin de chaque
chapitre. Ils pourront d’ailleurs servir de routines solides pour stimuler
votre créativité dans à peu près n’importe quelle situation. De plus, le livre
est parsemé d’anecdotes et d’exemples directement tirés de la vie et la
carrière de Twyla Tharp, qui illustrent souvent parfaitement son propos.
Au chapitre des faiblesses,
je dirai simplement que Twyla Tharp insiste beaucoup sur le domaine des arts –
non seulement la danse, qui est logiquement sur-représenté, mais aussi la
musique, la peinture et l’écriture – et que la créativité propre au business n’est
qu’esquissée. On ne saurait toutefois reprocher à Twyla Tharp de parler de ce
qu’elle connaît, et la quasi totalité de ce qu’elle dit peut-être appliquée à
n’importe quelle situation de création – qu’elle soit artistique ou non. De
plus, comme beaucoup d’artistes, Twyla Tharp ne semble pas avoir de culture
scientifique très développée, et cela se sent parfois. L’organisation des
chapitres et du livre semble parfois un peu touffu, un peu foisonnant. Mais ce
sont des défauts mineurs au regard de l’intérêt de l’oeuvre.
Je le recommande donc. Ce
livre pourra vous accompagner dans tous vos moments créatifs et vous servir de
trousse de secours en cas de panne d’inspiration.
Les
7 erreurs à éviter sur le chemin du mieux-être :
Erreur
n°1 - Rechercher vos problèmes sur internet
La première
erreur que j’ai faite, ça a été de chercher mes problèmes sur internet. J’ai
recherché mes symptômes, lu des pages et des pages sur Doctissimo… et du jour
au lendemain je me suis retrouvé avec 5 maladies supplémentaires et 10 nouvelles
angoisses ! C’est l’erreur la plus courante et la plus destructrice, évitez-la
à tout prix.
A la place,
cherchez plutôt des solutions, des choses positives, des moyens d’aller mieux
et d’améliorer votre vie. Concentrez-vous sur ce qui peut vous faire du bien,
sur ce qui peut vous apporter du mieux-être dans votre vie : des nouveaux
remèdes, techniques, thématiques que vous ne connaissez pas. Ne réinventez pas
la roue : trouvez ce qui fonctionne chez les autres, ce qui génèrent des
résultats positifs, et essayez-le !
Se concentrer
sur ce qui fonctionne est une des clefs majeures de la sérénité.
Erreur
n°2 - Garder ce que vous vivez pour vous
La deuxième
erreur que j’ai faîte, ça a été de croire que personne ne pourrait me
comprendre. J’ai gardé ce que je vivais pour moi, je l’ai caché, masqué. J’ai
eu tort, et là aussi c’est une erreur courante. Le fait de cacher ce que l’on
vit, cela revient à rejeter une partie de nous-même. On ne souhaite pas la
montrer, donc inconsciemment on se dit « je ne l’accepte pas ». Le
problème, c’est qu’en rejetant une partie de soi-même, on lui donne en fait
encore plus d’énergie… que ce soit une angoisse, une colère, ou une tristesse.
On ne veut plus vivre ce mal-être, mais en gardant ce que l’on vit en nous, on augmente
son intensité ! La solution à cette erreur : être pleinement authentique. Vous
devez avoir le courage d'exprimer ce que vous vivez sans vous soucier de ce que
pensent les autres. Soyez simplement honnête, et dîtes simplement aux autres ce
que vous traversez. C’est le meilleur moyen de vous en libérer ! D’une part
vous permettrez aux autres de vous aider, et d’autre part vous vous rendrez
compte que de nombreuses personnes sont dans la même situation que vous et
n’osent tout simplement pas en parler. En étant authentique et en vous montrant
vulnérable, non seulement vous vous libérerez, mais vous permettrez en plus à
nombreuses personnes d’en faire de même !
Erreur
n°3 - Croire que quelqu’un va venir vous sauver
Au tout début
quand je n’allais pas bien, j’ai longtemps attendu un miracle. Je me disais que
je me réveillerais un jour et que mes problèmes auraient disparu : plus
d’angoisse, plus de mal-être, plus de fatigue. Je croyais que la sérénité, la
joie et le bonheur allaient me tomber dessus un beau matin, ou que quelqu’un
allait m’apporter tout ça sur un plateau… malheureusement, je me suis vite
rendu compte de mon erreur : les jours passaient, et non seulement rien ne
changeait, mais en plus ma situation s’aggravait de plus en plus ! J’avais beau
aller voir tous les médecins, les psychiatres, les thérapeutes… mais vu que
j’attendais qu’ils me sauvent, ma situation ne bougeait pas d’un petit doigt.
Et puis un jour, j’ai compris : j’ai pris conscience que c’était à moi de faire
le travail. Des personnes peuvent nous tendre la main… mais c’est à nous de
savoir les saisir ! Des personnes peuvent nous donner une marche à suivre… mais
c’est à nous d’avancer et de mettre un pas devant l’autre !
Des personnes peuvent nous donner des conseils, des techniques, des astuces…
mais c’est à nous de les appliquer ! J’ai pris conscience que oui, des
personnes, des remèdes ou des thérapies étaient à ma disposition, mais qu’au
préalable, c’était avant tout à moi de prendre mes responsabilités et de
choisir de m’en sortir. Et c’est ce que j’ai fait ;-)
Erreur
n°4 - Apprendre, découvrir, lire… mais ne rien mettre en pratique
Quand j’ai
enfin pris la décision d’avancer et de générer d’avantage de mieux être dans ma
vie, j’ai fait une quatrième erreur, très courante elle aussi. Cette
erreur : vouloir apprendre, lire et découvrir absolument tout ce qui existait
de positif… sans pour autant mettre quoi que ce soit en pratique ! C’est
justement ce que j’ai fait au départ : absorber beaucoup de choses mentalement,
mais ne rien mettre en place concrètement. Rien ne changeait et je ne voyais
aucune amélioration…Petit à petit, j’ai pris conscience de mon erreur, et j’ai
donc commencé à mettre en pratique réellement ce que j’apprenais : j’ai
appliqué les exercices, je suis passé à l’action et j’ai dépassé mes peurs un
petit pas après l’autre. Ce n’est qu’à partir du moment où j’ai réellement
commencé à appliquer et à mettre en pratique ce que j’apprenais que ma vie a
véritablement commencé à s’améliorer : sérénité, confiance, positivité… puis
ensuite joie, gratitude, bonheur ! Tout cela a commencé à se déverser dans ma
vie, non pas car « j’apprenais » des choses, mais surtout car je les
« appliquais ». Si vous évitez cette erreur, non seulement vous irez
mieux vous aussi, mais vous gagnerez en plus beaucoup de temps et épargnerez
beaucoup d’argent.
Erreur
n°5 - vouloir tout appliquer à la fois
Quand j’ai
enfin compris l’importance d’appliquer réellement ce que j’apprenais, je suis
là encore tombé dans une 5ème erreur : vouloir appliquer tout à la fois ! La
même semaine, je voulais : en finir avec la crise d’angoisse, devenir un pro de
la méditation, changer mon alimentation, arrêter de fumer, me coucher plus tôt,
dépasser plus de peurs, penser plus positivement etc. …et en voulant tout faire
d’un coup, je ne faisais finalement RIEN. Le fait de me disperser et d’aller
dans tous les sens faisait que j’enclenchais beaucoup de choses, mais ne
persévérais dans rien. Je mettais en pratique, certes, mais abandonnais au bout
d’un jour ! Par la suite, je me suis rendu compte que ce n’est pas juste le
fait d’essayer qui apporte du mieux-être, mais c’est surtout le fait
d’approfondir et de persévérer ! En effet, quand j’ai compris cela, je me suis
plutôt focalisé sur une chose à la fois. Je choisissais un objectif, un
exercice, et je m’y tenais pendant au moins quelques jours, jusqu’à ce que je
ressente vraiment les bienfaits. J’ai pu ainsi expérimenter vraiment et surtout
observer de réels changements dans ma vie.
Evitez vous
donc cette erreur et appliquez une à deux choses à la fois maximum. Et
souvenez-vous : une seule technique bien appliquée vaut mieux que 10 juste
essayées…
Erreur
n°6 - forcer et se mettre la pression
Cette sixième
erreur est assez vicieuse, et même si on est vigilant, il arrive souvent que
l’on tombe dans le piège. En ce qui me concerne, après avoir compris qu’il
valait mieux traiter un sujet à la fois, j’ai donc voulu y aller A FOND. J’en
choisissais un, et j’y allais en force. Je m’obligeais littéralement à avancer,
à passer à l’action, même quand mon être tout entier me disait d’y aller plus
doucement, plus sereinement.
Non seulement
je ne m’écoutais pas, mais en plus je me mettais une pression énorme !
Cette attitude,
plutôt que de générer des bienfaits, provoquait l’effet inverse : cela générait
encore plus de stress, encore plus de résistances et encore plus de blocages…
jusqu’à me dégouter complètement d’agir ! Du coup je m’en voulais, je
culpabilisais, et je déprimais. Voyant bien que cela ne marchait pas, j’ai
essayé une autre stratégie : la méthode des petits pas. Plutôt que de me forcer
à faire des pas de géant que je n’étais pas capable de faire, j’ai décidé à la
place de faire des tout petits pas très régulièrement, avec bienveillance et
douceur envers moi-même. Résultat : ma vie s’est littéralement transformée !
Que ce soit ma santé, ma sérénité, mes relations, mes projets… tout a commencé
à évoluer à une vitesse impressionnante, et avec beaucoup plus de facilité.
Evitez cette
erreur, et plutôt que de vous mettre la pression, avancez simplement jour après
jour, petit pas après petit pas. Vous remarquerez vite des changements ;-)
Erreur
n°7 - Avancer tout seul, sans l’aide de personne
Cette dernière
erreur, c’est peut-être la pire et je ne la souhaite donc à personne : chercher
à tout prix à s’en sortir… TOUT SEUL !
C’est une
erreur qui peut non seulement vous rendre la tâche beaucoup plus difficile
qu’elle ne l’est en réalité, mais en plus vous faire perdre un temps
considérable.
Pour venir à
bout de mon mal-être, j’ai commencé par demander de l’aide de médecins, de
psychiatres… et vu qu’ils ne me proposaient que des médicaments, je me disais :
« ok j’ai essayé de demander de l’aide, ça ne m’a pas aidé, donc
maintenant je vais m’en sortir tout seul ! » Non, c’est une erreur. Vous
devez simplement trouver la bonne personne. Après quelques temps, j’ai donc
recommencé à chercher de l’aide et je suis cette fois-ci tombé sur des
personnes qui non seulement avaient connu les même problèmes que moi, mais qui
en plus s’en étaient complètement sortis. Trouver ce genre de personne est un
raccourci express vers le mieux être, puisqu’ils connaissent les solutions, les
priorités et même les pièges à éviter !
L’idéal est de
trouver quelqu’un qui a vécu les même problèmes que vous, et qui pourra vous
accompagner pour en sortir plus vite.
Conclusion
: faites de votre mieux afin d'éviter ces 7 erreurs !
Ca y est, vous
être maintenant mieux armé pour éviter les 7 principaux pièges dans lesquels je
suis tombé. J’espère que cela vous aidera à les éviter et vous permettra de
vous diriger plus sereinement vers le mieux-être.
Vous devriez
recevoir la première fiche sous peu, mais avant j’ai une proposition à
vous faire : j’ai créé récemment un programme en 8 semaines pour accompagner
ceux qui le souhaitent vers d’avantage de mieux-être : le programme
« instant sérénité ».
Il regroupe 36
fiches synthèses/actions structurées en 8 semaines sur les principaux thèmes
qui ont été responsables de mon cheminement vers plus d’équilibre, de liberté
et de paix intérieure
Je souhaite
vous proposer une offre spéciale, disponible simplement pendant quelques jours,
afin de vous motiver à passer à l’action. Ces fiches ont déjà aidé plusieurs
centaines de personnes, et elles en aideront des centaines d’autres. Je suis
donc intimement persuadé qu’elles vous aideront, c’est pourquoi je propose même
une garantie satisfait ou remboursé sur 30 jours.
Cela dit je
sais aussi que seules les personnes qui veulent vraiment s’en sortir vite
et mettre toutes les chances de leur côté saisiront cette opportunité. Je
souhaite donc privilégier ces personnes au travers de cette offre très spéciale
disponible exclusivement pour les prochains jours.
Si cela ne vous
intéresse pas, aucun soucis, vous recevrez quand même les 5 fiches offertes
dans les jours qui viennent. Vous y trouverez notamment des conseils de
respiration, des astuces pour mieux dormir, et d'autres ressources pratiques
pour vous aider à avancer. C'est un cadeau que j'aurais aimé avoir et donc que
je souhaite vous faire.
Si en revanche
vous êtes motivé et vous voulez tout suite avoir accès à un concentré de
mieux-être au travers de 36 fiches ludiques, alors c’est par ici que ça se
passe ;-)
Libérez votre
cerveau est révolutionnaire pour beaucoup d’entre nous. Je
savais bien que notre environnement avait une influence (énorme) sur nos
apprentissages et l’épanouissement de nos compétences mais je n’avais pas
mesuré à quel point. Par ailleurs, même en le sachant, il est difficile de
savoir comment en tirer profit et Idriss Aberkane nous donne vraiment un mode
d’emploi très facile à utiliser dans sa vie.
Choisir à partir d’options
qu’on leur donne
|
|
Evaluation comparative
|
18 (la moitié provient d’un
cas où les pompiers n’avaient aucune expérience)
|
Décision créative
(imagination de solutions n’ayant pas été utilisées auparavant)
|
11
|
RPD, basé sur la singular
evaluation approach
|
127
|
Conditions des tâches
|
Décisions basées sur le
modèle RPD
|
Stratégies de choix
rationnel
|
Grande contrainte de temps
|
Plus probablement
|
|
Plus grande expérience
|
Plus probablement
|
|
Conditions dynamiques
|
Plus probablement
|
|
Objectifs non quantifiables
|
Plus probablement
|
|
Besoin de justification
|
Plus probablement
|
|
Résolution de conflits
|
Plus probablement
|
|
Optimisation
|
Plus probablement
|
|
Complexe
|
Plus probablement
|
Métier étudiés
|
Nombre de décisions
|
Décisions utilisant le RPD
|
Capitaines pompiers urbains
|
156
|
80%
|
Capitaines pompiers
spécialisés et experts
|
48
|
58%
|
Capitaines pompiers novices
|
33
|
46%
|
Chef de peloton de tanks
|
110
|
42%
|
Capitaines gérant un
incendie de forêt
Décisions fonctionnelles
Décisions
organisationnelles
|
110
76
31
|
51%
56%
39%
|
Ingénieurs concepteurs
|
51
|
60%
|
Escouade de combat
|
27
|
96%
|
Capitaine de navire AEGIS
|
78
|
95%
|
- Améliorer la performance des équipes en réduisant les besoins de clarification
- Détecter les déviations par rapport aux intentions effectuées par le leader
- Prévenir les erreurs à l’avance et anticiper les problèmes
- Réagir aux conditions locales sans avoir besoin d’attendre la permission
- Reconnaître les opportunités qui ne font partie du plan
- Définir des priorités afin de faire des choix de compromis
- Continuer au delà du résultat sans avoir besoin d’attendre le prochain ordre
Je le recommande donc. Ce
livre est un vrai bijou de stimulation intellectuelle qui devrait faire
bouillonner votre cerveau bien au delà de sa lecture .
- Exercice 4 : Donne moi une semaine sans
- La mémoire musculaire
- La mémoire virtuelle
- La mémoire sensuelle
- La mémoire institutionnelle
- La mémoire ancestrale
- Exercice 9 : Creuser pour la Mémoire dans une Photo
- La lecture.
- Les conversations de tous les jours, particulièrement pour ceux devant raconter des histoires, des commerciaux aux écrivains aux compositeurs de chansons.
- Les travaux et oeuvres des autres personnes. Une visite à un musée ou une exposition peut vous donner une idée qui change tout.
- Les mentors et les héros. Marcher dans les pas de quelqu’un de plus grand ou plus expérimenté que vous peut être bénéfique. Mais attention à ne pas vous transformer en imitateur plutôt qu’en créateur. Tôt ou tard, il vous faudra vous démarquer de votre mentor ou de votre héros.
- La nature. Se plonger dans la richesse sans cesse renouvelée de la nature peut être une source incommensurable de créativité. Mozart et Beethoven, par exemple, étaient d’ardents amoureux des oiseaux et de leurs chants.
- Exercice 12 : Lire de manière archéologique
- D’une mauvaise idée. Vous n’auriez pas dû commencer ce projet au départ.
- D’un mauvais timing. Pour une raison ou une autre, vous êtes désynchronisé avec le monde. Vous pouvez avoir l’idée la plus lumineuse du siècle, si le monde n’est pas prêt à la recevoir, vous pouvez patiner pendant des années.
- D’une malchance. Les circonstances conspirent contre vous.
- Du fait de se cantonner à des méthodes testées et approuvées, alors que le monde a changé et en requiert de nouvelles.
- Exercice 27 : Faites un verbe
- L’échec des compétences. Vous avez une idée en tête mais n’avez pas les compétences requises pour la mettre en pratique.
- L’échec du concept. Vous avez une idée faiblement construite qui ne s’insère pas correctement dans votre vie.
- L’échec du jugement. Vous laissez quelque chose dans votre idée ou votre projet qui aurait dû être retiré – et cela déséquilibre l’ensemble de votre création.
- L’échec des nerfs. La pire. Vous avez tout ce qu’il faut pour vous excepté les tripes nécessaires pour supporter votre idée et l’explorer à son plein potentiel.
- L’échec des répétitions. Malgré avoir essuyé un ou plusieurs échecs semblables, vous répétez les mêmes erreurs.
- L’échec de la négation. La plus profonde. Créer quelque chose de nouveau et de frais est un acte audacieux, présompteux. Vous considérez que le monde se sent concerné par ce que vous avez à dire. Et s’il ne sent vraiment pas concerné, vous vous enfermez dans le déni en vous sentant incompris et en maudissant le monde qui ne comprend pas votre génie.
Des personnes peuvent nous donner des conseils, des techniques, des astuces… mais c’est à nous de les appliquer ! J’ai pris conscience que oui, des personnes, des remèdes ou des thérapies étaient à ma disposition, mais qu’au préalable, c’était avant tout à moi de prendre mes responsabilités et de choisir de m’en sortir. Et c’est ce que j’ai fait ;-)
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Dans la mesure du possible, les messages doivent s’inscrire dans une discussion, être clairs, concis, respecter les règles de la langue française et apporter une contribution à la discussion (non redondants). Les messages trollesques, hors sujet, ou visant la déviation stérile et/ou provocatrice d'un sujet, pourront être supprimés dans leur intégralité.